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Une maladie mystérieuse

Le syndrome de fatigue chronique serait lié à notre système immunitaire

Par Mégane Fleury

Des chercheurs britanniques se sont intéressés aux patients qui suivent un traitement contre l’hépatite C, car l’un des effets secondaires est l’apparition du syndrome de fatigue chronique. Ils constatent que ce dernier serait lié à une hyperactivité du système immunitaire. 

lolostock/iStock

150 000 personnes en France seraient atteintes du syndrome de fatigue chronique (SFC) mais la cause de cette maladie demeure mystérieuse pour la communauté scientifique. Des chercheurs du King’s College à Londres, se sont intéressés aux personnes qui suivent un traitement contre l’hépatite C, car celui-ci provoque des symptômes du SFC. Ils constatent que les personnes qui les développent ont un système immunitaire hyperactif. Leurs résultats sont parus dans la revue Psychoneuroendocrinology. 

Des symptômes multiples

Aussi appelé "encéphalomyélite myalgique", le syndrome provoque une fatigue intense à la fois mentale et physique, des troubles de la concentration, des maux de tête et des douleurs musculaires. Pour établir le diagnostic du SFC, il faut que les symptômes persistent pendant plus de six mois malgré le repos. 

Un traitement qui provoque le SFC 

Dans cette recherche, les scientifiques se sont intéressés à 55 personnes qui suivaient une thérapie à l’interféron aplha, un traitement contre l’hépatite C. L’une des caractéristiques de ce médicament est de solliciter le système immunitaire comme le ferait une infection. Souvent, les patients signalent des symptômes du syndrome de fatigue chronique, dans certains cas, ils persistent jusqu’à six mois après la fin du traitement. Dans le cas de cette étude, 18 personnes ont déclaré ressentir ces symptômes. 

Chez ces personnes, les chercheurs ont constaté que le système immunitaire était plus réactif au traitement, en comparaison aux autres patients. Ils produisaient deux fois plus d’interleukine 10 et d’interleukine 6, qui sont des signaux du système immunitaire. En poursuivant leurs investigations, les scientifiques ont constaté que le système immunitaire de ces patients était déjà hyperactif avant le début du traitement. 

L’espoir d’un traitement 

Ces découvertes restent aujourd’hui incomplètes. Les chercheurs ont constaté qu’une fois le SFC déclaré, le système immunitaire des patients n’a plus aucune différence avec celui des personnes qui n’ont jamais ressenti de symptômes. L’hyperactivité du système immunitaire serait présente avant et pendant le traitement seulement.  

Aucun traitement n’agit sur les causes du SFC, comme elles sont encore floues aujourd’hui, les médicaments prescrits permettent seulement de diminuer les symptômes. Ces découvertes sont une piste pour trouver un traitement efficace, et pour dépister les personnes qui risquent de développer le SFC.