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Alcool

Réveillon du 31 : comment éviter la gueule de bois ?

Par Dr Philippe Montereau

Bière, vin ou alcool fort. Les mélanges du réveillon rendent souvent le réveil pénible. Gare au "casque à pointe". Pourtant, si différents facteurs jouent, l'un des plus important est la déshydratation liée aux effets de l'alcool, constante, importante, et facile à éviter.

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À moins de la considérer, dans une optique judéo-chrétienne, comme la juste rétribution des excès de la veille, la gueule de bois est un état familier dont on se passerait bien.

Pour la science, le mécanisme de la gueule de bois (ou "veisalgie", en termes plus choisis) demeure assez mystérieux. Différentes théories ont pu être avancées (déshydratation, sevrage, hypoglycémie, inflammation), mais aucune ne prévaut complètement. Au final, comment faire pour éviter les lendemains difficiles?

Eviter une absorption trop rapide

Il faut d’abord diluer certains produits contenus dans l'alcool, les éthers, qui sont aussi responsables du mal de tête. Alors, boire de l'alcool d’accord, mais également un bon verre d’eau régulièrement au cours de la soirée, surtout si la température est élevée. C’est gratuit partout !

En plus, cela évitera qu'un alcool trop concentré n'abime la muqueuse de votre estomac, la membrane qui tapisse la paroi interne de l'estomac, et qui peut avoir de petits saignement après prise d'alcool (on voit ces petites hémorragies de la paroi ou "pétéchies" en endoscopie). Les Américains du sud, qui sont très accro à l'hypothèse digestive de la gueule de bois, se traitent avec des anti-ulcéreux, en préventif et en curatif.

Eviter au maximum les mélanges

On en revient aux fameux éthers qui sont contenus dans l'alcool. Ils sont différents selon les vins et les alcool et plus ceux-ci sont vieux, plus les éthers sont agressifs pour le cerveau.

Donc, il faut éviter les mélanges d'alcools au maximum : pas plus de 2, voire fidélité totale à une boisson, ce qui est souvent également facteur de modération. Il vaut mieux également éviter les vieux alcools à cette occasion et les réserver pour d'autres occasions.

Eviter la déshydratation

Enfin, il faut savoir que le terrible malaise du lendemain est également dû à… une déshydratation. L’alcool, en effet, supprime les effets d’une hormone qui contrôle le volume de nos urines et qui est essentielle à la bonne régulation des liquides dans notre corps. Quand on boit de l’alcool, l’hormone est inefficace et il n’y a plus de contrôle. On va donc aller souvent aux toilettes, ce qui peu paraître normal puisque l'on boit, mais on élimine plus d'eau qu'on n’en avale avec l'alcool. Donc, on se déshydrate. 
En cas de forte prise d'alcool, il faut donc boire encore plus, mais de l’eau.

Il faut donc boire de l'eau pendant la fête, même si cela semble difficile dans le contexte. Et il faut en boire après, dès le retour à la maison et toute la nuit, régulièrement.

Une efficacité probable

Dans une étude, des scientifiques ont trouvé que boire beaucoup d’eau avant d’aller au lit, manger gras pendant l’alcoolisation ou prendre un solide petit déjeuner le lendemain matin avaient bien un effet statistiquement significatif sur le niveau de gueule de bois ressenti. Une différence qui n’est pas donc due au hasard. Par contre au plan clinique, la différence reste assez minime et le meilleur moyen d'éviter la gueule de bois reste donc d'être raisonnable.

Enfin, n'oubliez pas qu'il n'est pas question de conduire pour rentrer chez soi lorsque l'on a bu plus que de raison. Il faut plus d'une heure pour que le corps élimine à peu près un verre de vin. Certains n'auront donc pas fini le boulot le lendemain matin.