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Octobre rose

Cancer du sein : perdre un peu de poids réduit le risque

Par Mathilde Debry

Perdre 5% de son poids permet de réduire le risque de développer un cancer du sein triple négatif, qui est le plus compliqué à soigner. 

Rostislav_Sedlacek / istock

L'alimentation joue un rôle clef dans de nombreux domaines, donc celui du cancer du sein. Dans une étude menée auprès de femmes ménopausées, les participantes qui avaient perdu du poids avaient moins de risques de développer un cancer du sein invasif que celles qui avaient maintenu leur poids ou en avait pris. Les précédentes recherches réalisées sur la question n’avaient jamais produit de résultats aussi nets.

61 335 femmes ont participé à l’essai. Aucune n’avaient déjà eu de cancer du sein, et toutes leurs mammographies étaient normales au début de l’essai. Leur poids, leur taille et leur IMC ont été mesurés au commencement et à la fin de l’expérience, qui a duré trois ans. Au cours de cette période, 3 061 nouveaux cas de cancer du sein invasif ont été diagnostiqués.

Cancer du sein triple négatif

Les femmes ayant perdu 5% de leur poids présentaient un risque de cancer du sein 12% inférieur à celui des femmes ayant un poids stable. Un gain de poids de 5% n'était pas associé à un risque global accru de cancer du sein, mais l’incidence de cancer du sein triple négatif était 54% plus élevée au sein de cette population. "Notre étude indique qu'une perte de poids modérée et à relativement court terme est associée à une réduction statistiquement significative du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées", indiquent les chercheurs.

Près de 9 femmes sur 10 guérissent de leur cancer du sein, mais ce chiffre positif recouvre des multiples réalités. Il n’y a pas un mais plusieurs cancers du sein, dont les cancers dits "triple-négatif", qui sont les plus compliqués à soigner. "Les femmes touchées sont souvent plus jeunes que la moyenne, souligne le Pr Martine Piccart, spécialiste internationale des cancers du sein. Dans certains cas, il s’agit d’une forme héréditaire de cancer du sein, avec une mutation génétique (des gène BRCA1 ou BRCA2, ndlr)."

Une grande quantité de fruits et de légumes

Toujours en ce qui concerne la relation entre l’alimentation et le cancer du sein, sachez aussi que le but n’est pas seulement de moins manger pour celles qui sont en surpoids, mais aussi de mieux manger. Selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health (Etats-Unis), les femmes qui consomment une grande quantité de fruits et légumes chaque jour ont un risque moindre de développer un cancer du sein, échappant en particulier aux tumeurs les plus agressives. On parle ici des légumes crucifères (chou, chou-fleur, cresson, navet, radis, brocolis...).  Inversement, boire trop et régulièrement de l’alcool augmente les risques de développer cette pathologie chronique.
 
Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé. Après avoir doublé entre 1980 et 2005, l'incidence semble désormais en phase de stabilisation, ce qui n'empêche pas la mobilisation associative Octobre Rose d'être toujours d'actualité.

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