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Don d'organe

Tragédie : quatre patientes greffées à partir d’une unique donneuse contractent le même cancer

Par Mathilde Debry

Quatre patientes sont tombées malades après avoir été greffées d’un poumon, du foie, d’un rein gauche et d’un rein droit contaminés par des cellules cancéreuses.

lyosha_nazarenko / istock

L’histoire rapportée par l’American Journal of Transplantation a beau être exceptionnelle, elle fait froid dans le dos. Quatre patientes sont tombées malades après avoir été greffées d’un poumon, du foie, d’un rein gauche et d’un rein droit contaminés par des cellules cancéreuses. Une seule femme a survécu.

En 2007, une femme de 53 ans décède d’un accident vasculaire cérébral. Plein de bonnes intentions, ses proches autorisent le don de ses organes. Quatre malades en bénéficieront en Europe. Après une analyse minutieuse des tissus, aucune anomalie n’est alors détectée.

Trois décès

Mais seize mois plus tard, la patiente ayant reçu les poumons de la donneuse est hospitalisée pour des troubles. Ses examens révèlent la présence de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques. A seulement 42 ans, la malade décède quelques mois après, sans que personne n’établisse alors un lien entre sa greffe et son cancer.

C’est la répétition du même scénario qui mettra les médecins en alerte. Quelques années plus tard, une patiente de 62 ans greffée du rein gauche contracte une tumeur maligne et décède. En 2014, une troisième patiente, cette fois-ci greffée du foie, succombe au même cancer. A chaque cas, la maladie se propage dans l’ensemble du corps sous forme de métastase, rendant le traitement impossible. Seule la patiente greffée du rein droit malade survivra, suite à une lourde chimiothérapie et à l’ablation de son nouvel organe.

Micro-métastases

Comment une telle greffe a-t-elle été possible ? De fait, au moment du don, les organes étaient seulement atteints de micro-métastases, indétectables à l’époque. Normalement, pour éviter toute contamination, les personnes ayant déjà contracté un cancer ne peuvent pas faire don de leurs organes après leur mort (sauf rares exceptions). Cela permet de maintenir le risque de transmission d’un organe infecté à un niveau très bas, compris entre 0,01% et 0,05%.

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