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Fatigue, idées noires, manque de concentration...

Dépression : neuf symptômes qui ne trompent pas

Par Raphaëlle de Tappie

Afin de distinguer une vraie dépression d'un coup de blues passager, l'Inserm et la Haute Autorité de Santé ont publié sur leur site la liste des neufs symptômes propres à la dépression. Fatigue permanente, idées noires, perte ou prise de poids et difficultés de concentration en font notamment partie. 

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Etes-vous seulement fatigué de la rentrée ou vraiment déprimé ? Il arrive parfois que nous minimisions une dépression en attribuant notre manque d’énergie et nos idées noires à un coup de pompe ou à une "période de rush au travail" qui nous met la pression. Afin de faire la distinction entre blues passager et dépression clinique et de pouvoir se soigner en conséquences, l’Inserm et la Haute Autorité de Santé ont publié sur leur site une liste de symptômes caractéristiques de cette maladie.

1/ Une tristesse continue

Vous êtes constamment triste, sans savoir précisément pourquoi. Vous pleurez beaucoup et avez l’impression que cela n’ira jamais mieux.

2/ Vos activités préférées ne vous intéressent plus  

Vous aimiez aller au restaurant avec vos amis, nager à la piscine ou bronzer au soleil ? Ces activités ne vous procurent plus aucun plaisir ni aucune émotion.

3/ Vous êtes perpétuellement fatigué

Vous n’arrivez jamais à récupérer. Vous vous couchez épuisé et vous vous réveillez toujours aussi fatigué. Vous n'arrivez pas à sortir du lit, tout ce que vous voulez c’est dormir pour éviter d’avoir à affronter la journée. Il arrive également que certaines personnes déprimées souffrent régulièrement d’insomnies.

4/ Des idées noires récurrentes

Vous pensez constamment à la mort, au suicide. Même si vous savez que vous ne franchirez pas le pas (entre 5 à 20% des malades se donnent tout de même la mort), ce dernier vous semble être la manière la plus simple d’abréger vos souffrances.

5/ Une perte d’appétit ou au contraire un rapport compulsif à la nourriture

Vous avez l’estomac noué, pas faim ou au contraire vous ne pensez qu’à manger pour combler un vide à l’intérieur de vous. Lors d’une dépression, le malade maigrit ou prend au contraire beaucoup de poids.

6/ Des difficultés à se concentrer et à retenir les choses

Impossible de vous concentrer sur quoi que ce soit, même sur des choses sensées être faciles et distrayantes comme un film ou un bouquin. Vous ne vous rappelez plus de la dernière conversation que vous avez eue et oubliez toutes les indications que votre patron vient de vous donner.

7/ Vous vous sentez nul et coupable de tout 

Vous avez perpétuellement l’impression de ne pas être à votre place. Vous vous sentez bon à rien au boulot, pas drôle et incompris avec vous amis et vous culpabilisez pour tout et n’importe quoi.

8/ Des troubles physiques

Maux de ventre, perte de désir sexuel, et la fatigue, toujours cette fatigue permanente…Il arrive également que certains antidépresseurs prescrits en cas de dépression soient à l’origine de ces troubles physiques. Renseignez-vous bien auprès de votre docteur sur les effets secondaires possibles de ces médicaments.

9/ Un ralentissement psychomoteur

Vous êtes lent, si lent. Vous parlez lentement, vous bougez lentement, comme si tout en vous fonctionnait au ralenti.

Si vous vous reconnaissez dans au moins deux des trois premiers symptômes définis ci-dessus, prenez immédiatement rendez-vous avec un médecin qui sera capable d’établir un diagnostic précis. Pour les patients représentant entre cinq et sept de ces caractéristiques, la dépression est considérée comme légère et modérée. Au-delà de huit, elle est dite sévère. Il est indispensable d’évaluer cliniquement le niveau de sévérité de l’épisode dépressif afin de pouvoir traiter le patient de la meilleur façon possible (thérapie de soutien, thérapie cognitivo-comportementale, psychanalyse, anxiolytiques, antidépresseurs) et de l’orienter vers un spécialiste adapté.   

Si beaucoup de personnes refusent encore d’admettre qu’elles souffrent de dépression car elles ont peur du jugement des autres, cette maladie est pourtant très fréquente en France. Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pur la santé, en 2010, 7,5% des 15-85 ans (6,4% chez les 15-19 ans, 10,1 % chez les 20-34 ans, 9 % chez les 35-54 ans et 4,4 % entre 55 et 85 ans) avaient vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année précédente, avec une prévalence deux fois plus forte chez les femmes.