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Bon à savoir

Sylvothérapie : prudence avant d’enlacer un arbre

Par Mégane Fleury

La sylvothérapie est une thérapie par les arbres. En les enlaçant, certaines personnes parviendraient à réduire leur stress, leur tension artérielle ou encore leur taux de cortisol. Mais cette pratique n’est pas sans risque, avant d’approcher un arbre, mieux vaut prendre quelques précautions. 

ueuaphoto/iStock

La nature est notre amie, mais mieux vaut rester sur ses gardes. De plus en plus de personnes sont adeptes de la sylvothérapie à travers le monde. Venue du Japon, où elle est appelée "Shinrin Yoku" pour bain de forêt, la pratique consiste à se soigner grâce aux arbres. Pourtant, ils ne sont pas sans danger et il est nécessaire de prendre certaines précautions pour que cela ne vire pas au drame. 

Des mousses et lichens pas si inoffensifs 

Les pratiquants de la sylvothérapie font des câlins aux arbres pour se détendre. Le Dr Qing Li est l’un des "experts" mondiaux de cette technique. Elle permettrait selon lui de renforcer le système immunitaire, de diminuer la tension artérielle ou encore de diminuer le taux d’hormones du stress. Respirer l’air pur, marcher, se détendre, il est vrai que passer du temps en forêt peut être très bénéfique, mais câliner les arbres doit se faire dans la plus grande prudence. Tout un écosystème évolue sur l’écorce de ces végétaux. On y trouve des mousses et des lichens qui peuvent provoquer des démangeaisons. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a répertorié dans un dossier l’ensemble des allergènes qui peuvent se trouver sur les arbres. La frullania fait partie des mousses régulièrement présentes, elle provoque de fortes démangeaisons.

Des insectes qui vivent sur les arbres

Des espèces animales se promènent également sur l'écorse comme les chenilles processionnaires qui se nourrissent des aiguilles de pin ou de cèdre. L’Inra rappelle qu’elles dégagent des poils urticants et allergènes. Les démangeaisons peuvent durer jusqu’à deux semaines et les poils peuvent provoquer des oedèmes ou blesser les yeux. Il faut faire attention aussi aux tiques qui sont responsables de la maladie de Lyme. Toutes n'en sont pas porteuses mais si vous êtes piqué par une tique et qu'une réaction cutanée demeure après plusieurs jours, il faut consulter.

Des frelons peuvent aussi se trouver à proximité des arbres, leur piqûre est douloureuse et peut-être très grave en cas d'allergie. Quelque soit la forêt dans laquelle vous vous rendez, avant d’enlacer des arbres, assurez-vous d’être suffisamment couvert (manche longue et pantalon), surveillez l’écorce, et dans l’idéal portez des gants. 

Une pratique contestée des scientifiques 

Rien ne dit par contre que la pratique de la sylvothérapie aura des effets miracles. Dans un article du Figaro, le professeur Yves Tillet, neuroendocrinologue à l’Inra, confie son scepticisme quant à ses bienfaits sur le taux de cortisol : "Tout le monde est d’accord pour dire qu’aller se promener en forêt, en montagne ou au bord de la mer est agréable, mais de là à montrer une modification de la sécrétion de cortisol par le biais de la sylvothérapie, le pas est assez grand."