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Infections nosocomiales

Infections post-opératoires : 2 Français sur 3 ne s’estiment pas assez informés

Par Charlotte Arce

Selon un nouveau sondage IPSOS, seuls 28% des Français s’estiment bien informés sur les infections post-opératoires. Les infections nosocomiales concernent pourtant 1 patient sur 20 lors de son passage en établissement de santé.

jacoblund/iStock

Les infections post-opératoires (IPO), et plus généralement les infections associées aux soins (IAS) sont une réalité dans les établissements de santé et restent encore aujourd’hui un enjeu de santé publique. En effet, la part des infections liées au site opératoire était estimée à 16% l’an dernier.

Ces IPO restent pourtant largement méconnues du grand public. C’est ce que met en lumière un sondage IPSOS réalisé pour Johnson & Johnson Medical Devices, en partenariat avec la Société Français d’Hygiène Hospitalière (SC2H).

Des idées reçues tenaces

D’après les résultats, plus de 9 Français sur 10 connaissent le nom des infections post-opératoires. 82% les associent même aux IAS. Néanmoins, seul un Français sur 3 interrogé a une estimation juste de la fréquence des infections du site opératoire (ISO), établie entre 0 et 5%, alors qu’elles ont tendance à être surestimées. Ce résultat indique que seuls 28% des personnes interrogées s’estiment bien informées au sujet de ces infections post-opératoires.

Les idées reçues au sujet des infections nosocomiales, qui concernent pourtant 1 patient sur 20 lors de son passage en établissement de santé, ont la peau dure. En effet, 94% des personnes interrogées savent que les ISO peuvent être graves, voire mortelles. En revanche, 18% des répondants pensent qu’elles touchent avant tout les personnes ayant une mauvaise hygiène. A contrario, 68% des Français associent les ISO à l’hygiène des locaux, 59% à la stérilisation des instruments et 44% au respect des règles d’asepsie par le personnel médical. Dans les faits, le risque de survenue d’une ISO est complexe et dépend de multiples facteurs liés à l’acte chirurgical lui-même, le patient opéré et à l’environnement du bloc opératoire.

Il existe deux types d’infections nosocomiales : les infections à caractère endogène, c’est-à-dire qui ont pour origine une contamination par les propres germes du patient (par exemple lors d’une intervention) et les infections à caractère exogène, c’est-à-dire extérieur au patient, les germes provenant des autres patients, du personnel ou de l’environnement extérieur (instruments…).

Le taux d’infections comme critère de sélection des établissements de soins

Bien que s’estimant mal informés sur les infections du site opératoire, les Français ayant répondu au sondage affirment être particulièrement regardant au taux d’infection de l’établissement de santé dans lequel il se rendent : ce critère se place même en deuxième position pour 48% des répondants, après la réputation de l’établissement. En outre, si 75% des personnes interrogées déclarent ne pas savoir qu’il existe une structure dédiée aux ISO dans la plupart des établissements de santé, celles qui ont été opérées au cours de l’année sont quant à elles mieux informées, puisque 41% déclarent en avoir connaissance.

"C’est la première fois qu’une enquête grand public est faite sur les ISO de manière aussi approfondie et elle est riche d’enseignements. Il reste encore beaucoup à faire en matière de prévention et d’information auprès des patients pour qui le taux d’infection devient un critère important dans le choix d’un établissement de santé", explique dans un communiqué Alain Michel Ceretti, Président de l’association de patients Le LIEN.

Mieux informer les patients sur les ISO, une nécessité

La prévention et l’information des patients au sujet des infections du site opératoire restent encore à améliorer estiment les Français, même si 48% d’entre eux considèrent que la prévention contre ces infections a progressé ces 5 dernières années.

Ils restent néanmoins en demande d’information : 66% des Français s’estimant mal informés pensent qu’informer les patients sur les IPO en amont d’une intervention chirurgicale est un élément essentiel du parcours de soins. Et c’est aux organismes d’apporter des réponses : 46% aimeraient accéder à des informations sur le site de l’Assurance Maladie et 43% via les brochures mises à disposition au sein des établissements de santé.

Mais ce type d’information ne se substitue pour autant pas au discours porté par les professionnels de santé : 92% des Français interrogés estiment que le chirurgien est le plus légitime et crédible pour informer les patients sur les risques des ISO. Pour 58%, ce rôle revient au médecin traitant, pour 53% à l’anesthésiste et pour 50% à l’infirmière. Ce constat reflète une fois encore le rôle crucial que tiennent les professionnels de santé dans la prise en charge complète du patient. À ce sujet, Pierre Parneix, Président de la SF2H, tient à rappeler que "le rôle de l’hygiéniste au sein des établissements de santé est également primordial. Il a pour mission d’œuvrer pour la sécurité et la qualité des soins, ainsi que pour la prévention et la lutte contre les infections associées au soin".