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Cancer : plus de 150 000 Français en sont décédés en 2017

Par Mathilde Debry

Epidémiologie, facteurs de risque, dépistage, soins, qualité de vie des patients… Comme chaque année, l’institut national du cancer (INCA) fait le point sur la maladie dans son rapport intitulé "Les cancers en France".

RyanKing999 / istock

Selon le rapport annuel de l’INCA, 399 626 nouveaux cas de cancers ont été déclarés en France en 2017 (214 021 hommes et 185 605 femmes), et 150 303 personnes en sont mortes (84 100 hommes et 66 203 femmes). Sur la période 2005-2010, la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge varie de 9% (pancréas) à 93% (prostate) chez l’homme et de 10% (pancréas) à 97% (thyroïde) chez la femme. Plus d’un million de personnes de 15 ans et plus ont eu un cancer dans les cinq dernières années et sont toujours en vie en 2018. Le risque de développer un second cancer est augmenté en moyenne de 36% par rapport au risque de cancer de la population générale.

Les chercheurs rappellent que le tabac est le premier facteur de risque évitable de mortalité précoce par cancer non seulement en France, mais aussi dans le monde. Parmi les 35-69 ans, le tabac est responsable de 58% des décès par cancer chez l’homme et respectivement de 20% chez la femme. La consommation de boissons alcoolisées est la deuxième cause de mortalité évitable par cancer. En 2015, 27 894 cancers sont attribuables à l’alcool, soit 8% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers (8,4% pour les hommes et 7,3% pour les femmes).

Facteurs de risque évitables

Côté alimentation, les facteurs de risque évitables importants de cancer sont : l’excès de viandes rouges et de charcuteries, la faible consommation de fruits, de légumes et de fibres, le surpoids et l’obésité. Le manque d’activité physique augmente aussi considérablement les risques de développer un cancer.

Concernant le cancer du sein, la population éligible au dépistage organisé est constituée de près de 10 millions de femmes âgées de 50 à 74 ans, tous les deux ans, soit 5 000 076 en 2016. Concernant le cancer colorectal, un test immunologique est disponible depuis avril 2015, mais l’augmentation de la participation qui était attendue avec le passage au nouveau test n’est pas au rendez-vous. Entre le 14 avril 2015 et le 31 décembre 2016, 4,8 millions de personnes ont réalisé un test immunologique, dont un peu plus 217 000 se sont révélés positifs, soit un taux de positivité de 4,6%.

Qualité de vie

Au 1er janvier 2017, 886 établissements disposent d’une ou plusieurs autorisations pour traiter le cancer. On dénombre 1 106 oncologues médicaux, 895 radiothérapeutes et 1 651 pathologistes. La situation démographique des régions montre des disparités persistantes pour ces trois métiers.

Comment vit-on pendant et après un cancer ? Selon les scientifiques, 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles deux ans après un diagnostic de cancer. Si l’annonce du diagnostic a été jugée "trop brutale" par près de 18% des patients sondés, 63,5% des personnes sont en revanche satisfaites des échanges d’informations avec l’équipe médicale. Pour la plupart des localisations, la qualité de vie mentale mesurée en 2012 a progressé par rapport aux résultats de 2004. Les cancers de la thyroïde et du poumon sont les pathologies pour lesquelles on observe une qualité de vie mentale dégradée chez le plus grand nombre de personnes. Le cancer du poumon est aussi celui qui dégrade le plus la qualité de vie physique.

L’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées pendant et après la maladie, pour permettre à la personne malade de garder toute sa place dans la société, reste donc un objectif du plan cancer 2014-2019.

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