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Biopsie liquide

Cancer de la prostate : bientôt un dépistage par simple prise de sang

Par Charlotte Arce

Détecter le cancer de la prostate par une simple prise de sang : c’est le projet sur lequel travaille le docteur Catherine Alix-Panabières et une équipe de chercheurs européens au CHU de Montpellier. Une méthode qui se voudrait plus fiable et moins invasive que le diagnostic par voie transrectale.

YakobchukOlena/iStock

Avec 48 427 nouveaux cas de cancer de la prostate en 2013 en France métropolitaine et 8 207 décès estimés en 2017, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans.

Aujourd’hui, ce cancer masculin est encore diagnostiqué principalement par une biopsie réalisée par voie transrectale. Une méthode invasive et inconfortable pour le patient qui est loin d’être parfaitement efficace : en plus de générer des risques d'infections ou d'hémorragies, la biopsie passe parfois à côté de cellules tumorales agressives et augmente aussi le risque de sur-diagnostic et donc de sur-traitement des cancers cliniquement bénins.

Une équipe de chercheurs européens pilotée par la Française Catherine Alix-Panabières prévoit d’en finir avec cette méthode invasive de diagnostic du cancer de la prostate. Au CHU de Montpellier, elle planche sur un dépistage réalisable par simple prise de sang.

Un dépistage plus fiable et moins invasif que la biopsie par voie transrectale

D’après le Dr Catherine Alix-Panabières, cette "biopsie liquide" réalisée via un prélèvement sanguin, présente de nombreux avantages. Moins invasive que la biopsie par voie transrectale, elle permettrait de combiner plusieurs marqueurs : les cellules tumorales circulantes, l’ADN tumoral circulant et les exosomes, c’est-à-dire les vésicules microscopiques que déversent les cellules dans leur environnement. Interrogée par 20Minutes, la spécialiste affirme que cette méthode de dépistage permettra d’obtenir "un diagnostic aussi fiable, voire plus fiable que celui réalisé grâce à la biopsie standard".

"L’objectif, c’est aussi de personnaliser le traitement, de donner le bon traitement à la bonne personne au bon moment. C’est une médecine de précision", poursuit l’enseignante-chercheuse, qui a vu ses travaux être subventionnés à hauteur de 330 000 euros par la Fondation Arc. Cette somme lui permettra de mener une étude clinique auprès de 1 000 patients.