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Médecines douces

Non, l’acupuncture n’améliore pas le taux de natalité dans le cadre d’une FIV

Par Charlotte Arce

Plébiscitée par les femmes cherchant à avoir un enfant par fécondation in vitro (FIV), l’acupuncture n’aurait aucune incidence sur la natalité, révèle une étude australienne.

Wavebreakmedia/iStock

Quand elles cherchent à tomber enceintes par fécondation in vitro (FIV), nombreuses sont les femmes, après une ou plusieurs tentatives infructueuses, à se tourner vers les médecines douces pour accroître leur fécondité et ainsi maximiser leurs chances de concevoir un enfant.

Reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 1996 dans le traitement des troubles reproductifs, cette pratique traditionnelle chinoise propose, par la pose d’aiguilles sur des points stratégiques, de rétablir la force de l’énergie vitale et d’équilibrer les énergies qui sont en nous en celles que nous apportent l’environnement. Selon ses défenseurs, elles agiraient sur la qualité des glaires cervicales et sur celle de la muqueuse utérine, et serait efficace en cas de troubles de l’ovulation ou d’irrégularités dans les cycles menstruels.

Toutefois, une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA donne un autre son de cloche. Réalisée entre autres par des chercheurs du NICM Health Research Institute (NICM) et de la Western Sydney University, elle affirme que l’acupuncture pendant une FIV n’aurait aucune incidence sur le taux de naissances.

Pas de résultats probants sur le plan médical

Réalisé dans 16 centres de FIV en Australie et en Nouvelle-Zélande, l'essai clinique randomisé a impliqué 848 femmes âgées de 18 à 42 ans qui ont subi un cycle de FIV utilisant des embryons frais entre juin 2011 et octobre 2015. Toutes les participantes ont reçu soit de l'acupuncture, soit un faux contrôle d'acupuncture au moyen d’une aiguille non insérable placée loin des véritables points d'acupuncture), administré au moment de la stimulation ovarienne et le jour de la FIV.

Les résultats ont montré que le taux de naissance d’enfants nés vivants était de 18,3% chez les participantes qui ont reçu de l'acupuncture contre 17,8% chez les participantes qui ont reçu un faux contrôle d'acupuncture. Soit une différence non significative.

Un effet psychosocial non négligeable

Caroline Smith, chercheuse en chef et professeure de recherche clinique au NICM, tient toutefois à relativiser ces résultats. "Dans la pratique clinique, le traitement d'acupuncture est individualisé avec des variations de dosage, y compris des traitements plus fréquents avant et pendant le cycle de FIV - le manque de traitements fréquents était une limitation de notre essai."

"Bien que nos résultats ne montrent pas l'acupuncture en tant que traitement efficace comparativement à l'acupuncture simulée, certaines études suggèrent que les résultats en matière de reproduction peuvent être améliorés lorsque l'acupuncture est comparée à l'absence de traitement", poursuit la spécialiste, qui souligne l’avantage psychosocial rapporté par les femmes qui subissent une FIV.

"Nous avons également examiné les résultats des avantages psychosociaux dans notre étude, dont nous sommes en train de rédiger un autre document", précise le professeur Michael Chapman, co-auteur de l’étude et président de la Fertility Society of Australia.

"Le fait de se sentir détendue et de signaler un soulagement du stress, ainsi que le fait que les femmes se sentent bien dans leur peau est une bonne chose pour les femmes qui subissent un cycle de FIV ", conclut-il.