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Fumer tue

Hausse du prix du tabac : des effets positifs déjà constatés sur la consommation des fumeurs

Par Anaïs Col

Selon la Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (Seita), les livraisons de tabac chez les buralistes ont dégringolé de 19% en seulement un mois. Une première. Comment le gouvernement est-il parvenu à ce résultat ?

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Depuis 1990, le prix du tabac est passé de 1,7 à plus de 8 euros. Le calendrier du gouvernement prévoit de nouvelles hausses d'ici 2020, amenant ainsi le prix d'un paquet de 20 cigarettes à 10 euros. Une initiative qui accompagne un certain nombre de mesures sous-jacentes comme l'interdiction de fumer dans les lieux publics, de faire la publicité imagée du tabac ou encore, la naissance des paquets neutres. Selon le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement, présenté le 26 mars, les traitements anti-tabac seront également progressivement remboursés comme "n’importe quel médicament"Faisons le point : ces mesures sont-elles en train de porter leurs fruits ? 

Les ventes de tabac dégringolent

Selon la Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (Seita), les livraisons de tabac chez les buralistes ont dégringolé de 19% en seulement un mois. Une première. À titre de comparaison, une baisse de 2% avait été enregistrée sur l'ensemble de l'année 2017. 

Selon le 13ème bilan annuel du tableau de bord "tabac1" de l'Observatoire des drogues et toxicomanies - qui donne une vue synthétique de l’évolution au cours de l’année écoulée des principaux indicateurs liés aux ventes de tabac, à la prise en charge des fumeurs et aux actions de prévention et d’information - les ventes de traitements anti-tabac en pharmacie ont augmenté de 28,5% en 2017 par rapport à 2016. Une hausse due en partie, au remboursement à hauteur de 150 euros - par personne et par an - des substituts nicotiniques prescrits sur ordonnance.

Le succès de la cigarette électronique

De même, l'utilisation de cigarettes électroniques a explosé ces dernières années en France : une étude menée par Matthew Carpenter, chercheur en lutte contre le tabagisme et la toxicomanie au centre de cancérologie de l'Université médicale de Caroline du Sud et publiée dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention en novembre dernier, estime que la cigarette électronique est un bon substitut au tabac combustible.

Lors de sa recherche, il a découvert que les sujets qui vapotaient, fumaient en moyenne 37% de cigarettes en moins que les fumeurs du groupe témoin et étaient plus susceptibles d’arrêter définitivement. "Les cigarettes combustibles représentent la forme la plus nocive d'administration de nicotine et la distribution alternative de nicotine par le biais de la cigarette électronique pourrait réduire considérablement les risques de cancers et autres maladies pour les fumeurs", avait expliqué Matthew Carpenter. Aujourd’hui, plus de 3 millions de Français vapotent, parmi lesquels 1,5 million de façon quotidienne.

La consommation de tabac mondiale en baisse

Globalement, depuis la signature d’une convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2005, le tabagisme a reculé de 2,5 % dans le monde. En effet, 180 Etats se sont engagés, avec leur signature, à réduire le nombre de fumeurs. En France, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait de la lutte contre le tabagisme, l'un de ses chevaux de bataille. Et pour cause : le nombre de décès imputés au tabac augmentera d’un tiers d’ici quinze ans, si la lutte contre le tabagisme ne s’intensifie pas, a alerté l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2017.