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Traumatismes

Explosion des violences envers les médecins : plus de 1000 agressions par an

Par Mathilde Debry

1035 médecins ont déclaré avoir été agréssés en 2017, selon une nouvelle étude du Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom).

Peshkova / Istock

Vols, insultes, crachats, coups, agressions sexuelles... si le phénomène n'est pas nouveau, les violences envers les médecins français n'ont jamais été aussi élevées. Selon une étude de Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) dévoilée par Le Parisien, plus de 1000 soignants ont été agressés en 2017, soit presque deux fois plus qu'en 2009 (512) et 2003 (638). 920 médecins déclaraient s'être fait agressés en 2010. 968 incidents graves (agressions verbales, menaces...) ont été déclarés en 2016 par les praticiens. En 2015, 924 médecins ont été attaqués verbalement ou physiquement.

Cible

6% des médecins ayant déclaré s'être fait violentés en 2017 sont des généralistes, 6% sont des ophtalmologues et 3% sont des psychiatres. Fait nouveau : de plus en plus de victimes sont des femmes (51% l'an passé contre 46% en 2016). Si la profession de soignant s'est féminisée, "pour certains, les femmes sont clairement une cible", assure au Parisien le Dr Hervé Boissin, coordonnateur de l'observatoire de la sécurité au Cnom.

Les départements du Nord et des Bouches-du-Rhône sont particulièrement sensibles, avec plus de 100 médecins agressés par an. La Moselle, les Yvelines, la Loire-Atlantique, le Var, le Vaucluse, l'Hérault, la Haute-Garonne, l'Isère et le Rhône sont aussi des zones à risque, avec 21 à 50 médecins agressés par an.

Le Cnom note que les agressions n'ont pas uniquement lieu dans des cabinets isolés, mais peuvent aussi se dérouler dans des maisons de santé.

Agresseur

50% des agresseurs sont des patients, 15% sont des personnes qui les accompagnent. Ils sont en général insatisfaits de l'ordonnance prescrite ou du temps d'attente avant la consultation, jugé trop long.

"Être agressé alors qu'on soigne, c'est purement intolérable. Si la mesure du problème n'est pas prise et si rien n'est fait, on va voir des médecins quitter certaines zones, réduire leur présence le soir, ne plus faire de visite à domicile", alerte dans Le Parisien Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé.

Face à l'explosion des violences envers les médecins, le coordonnateur de l'observatoire de la sécurité du Cnom préconise une action du ministère de l'Intérieur et, plus concrètement, la mise en place de Reporty, une application qui permet de relier à distance les médecins aux forces de l'ordre.