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Hôpital en crise

La grève des urgences prend de l’ampleur en France

Par Mégane Fleury

Plusieurs services d’urgence se sont mis en grève dans les hôpitaux français ces dernières semaines. Les personnels soignants sont en sous-effectifs chronique et, face à l’épidémie de grippe, la situation devient intenable. Ils réclament plus de moyens humains.

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Les grèves s’enchaînent dans les services d’urgence depuis plusieurs semaines. De très difficile, la situation est devenue insupportable avec les épidémies de l’hiver qui gonflent le nombre de consultations.
Au Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne, le mouvement a duré environ une semaine dans le service d’urgences pédiatriques, poussé par un manque d’effectif pourtant nécessaire au bon accueil des patients. C’était à la fin du mois de décembre.
Au même moment à Bordeaux, l’hôpital Saint-André s’est aussi mis en grève pour des raisons identiques : un manque d’effectif qui provoque une surcharge de travail pour les médecins, les infirmier(e)s et les aide(s)-soignant(e)s. Lundi, les grévistes manifestaient dans les rues de Bordeaux avant d’être entendus par l’Agence Régionale de Santé.

Un système de filtrage

A Auch dans le Gers, la grève a commencé dimanche. Là encore, c’est un manque d’effectif qui est à l’origine du mouvement. Les médecins urgentistes sont obligés de faire face à un manque de personnel non résolu et un nombre de patients croissants.
Tout le personnel des urgences est en grève. Depuis lundi, les entrées sont filtrées, et tout ce qui ne relève pas de l’urgence absolue est redirigé vers d’autres services.

Un risque pour la sécurité des patients

Les urgences de l’hôpital de Vannes dans le Morbihan sont en grève illimitée depuis une semaine. Les grévistes réclament plus de moyens. Dans un article du quotidien Le Télégramme, une infirmière confie anonymement : « je ne suis pas le mouvement de grève pour ma sécurité mais pour celle des patients et surtout pour leur dignité ».

Manque de personnel, mauvaise organisation du service, les soignants n’arrivent plus à assurer les tâches fondamentales. La liste des réformes prioritaires doit être déposée ce mardi au directeur de l’établissement. Mercredi, une assemblée générale décidera de la poursuite ou non de la grève.