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Reconnaissance vocale

Comment le cerveau reconnaît-il les voix ?

Par Anaïs Col

Une scientifique allemande a mené des recherches pour approfondir notre compréhension de la façon dont le cerveau identifie les voix.

denisovd/epictura

La majorité d’entre nous sommes dotés d’une faculté extraordinaire, celle de reconnaître les voix. Que ce soit celles de nos proches, d’artistes ou de personnages publics, nous sommes capables de savoir à qui appartient une voix dès lors que nous l’avons déjà entendue. Jusqu’à présent, les scientifiques n’étaient pas parvenus à définir les régions exactes du cerveau qui permettent la reconnaissance vocale. Mais Claudia Roswandowitz, scientifique à l'Institut Max Planck pour les sciences cognitives et cérébrales humaines de Leipzig en Allemagne, vient de publier une étude révélant des résultats clés dans le domaine.

Zoum sur l’une des artères principales de la communication humaine

Accompagnée dans ses recherches par d'autres scientifiques travaillant sur les mécanismes neuraux de la communication humaine, Claudia Roswandowitz a testé 58 patients souffrant de lésions cérébrales les rendant incapables de reconnaître les voix, notamment des personnes ayant subi un AVC. En examinant les images cérébrales des participants, les neuroscientifiques ont constaté que les personnes souffrant de lésions dans certaines régions du lobe temporal postérieur droit (une région du cerveau importante pour de nombreuses fonctions cognitives telles que l'audition, le langage, la mémoire et la vision des formes complexes) avaient des difficultés à reconnaître les voix. Ils supposent que le gyrus temporal supérieur postérieur (une région s’enfonçant profondément dans le cerveau), joue donc un rôle crucial dans la reconnaissance vocale.

Comme le souligne le site spécialisé EurokAlert!, ces résultats rejoignent ceux d’une première étude menée par l'Institut Max Planck sur la phonagnosie. En examinant deux personnes atteintes de ce trouble de la reconnaissance vocale et donc incapables de reconnaître la voix de leurs parents ou enfants, les scientifiques avaient déjà découvert que des changements dans et vers le lobe temporal postérieur droit étaient à l’origine du problème. "Ces résultats améliorent notre compréhension de la façon dont le cerveau identifie les voix et offrent une base dans la recherche de thérapies efficaces pour les personnes touchées par la phonagnosie, un déficit assez commun qui est parfois présent dès la naissance mais surtout après un AVC, conclut Claudia Roswandowitz. Les participants ont déclaré avoir des difficultés à reconnaître les voix, un problème presque inconnu dans le secteur médical, nous devons sensibiliser le public à cette question".