« Crohn a fait basculer mon quotidien d’adolescente insouciante. » Cette phrase ouvre le livre-témoignage de Jeanne Deumier, Diagnostiquée Crohn, publié chez Flammarion. A 18 ans, elle découvre qu’elle souffre de cette maladie. Pendant deux ans, elle va suivre des traitements. Jusqu’à 2013, où elle décide de tout arrêter. Ou plutôt, de tout recommencer. La jeune femme décide de changer radicalement son mode d’alimentation. Aujourd’hui, elle est, d’après ses médecins, en rémission totale.
Une alimentation plus fraîche, locale, et du fait-maison
Quand la maladie a été diagnostiquée, Jeanne a suivi un traitement à base de cortisone. Au départ, la solution paraît miraculeuse : disparition de la fatigue, car le traitement excite, l’appétit revient, les symptômes disparaissent. Mais au bout de quelques temps, son visage gonfle, beaucoup. Mais dès que les doses de cortisone diminuent, tout recommence. Elle a ensuite suivi un traitement à base d’immunosuppresseurs, qu’elle a mal supporté. Quand on lui a proposé un traitement anti TNF alpha, la jeune femme refuse : « Ça me faisait peur, il y avait beaucoup de contraintes et d’effets secondaires ». Elle décide alors de changer radicalement son mode d’alimentation. Une naturopathe et un ostéopathe lui avaient recommandé de le faire, cette fois, elle se sent prête.
Finis les plats préparés et autres sucreries, elle mange du local, de saison et du fait maison. « Je suis quasiment végétarienne, je mange des œufs une fois par semaine, mais plus du tout de produits laitiers ». Au bout de trois mois, les effets se font sentir. « Je n’étais plus la même personne », explique-t-elle. L’état de sa peau s’est amélioré, elle n’avait presque plus de nausées, était moins fatiguée.
Aujourd’hui, elle se dit guérie. En février dernier, lors de sa dernière coloscopie, tous ses ulcères s’étaient résorbés. « J’ai changé de mode de vie au bon moment, je n’avais pas subi de chirurgie pour la maladie, et je n’avais pas beaucoup d’ulcérations creusantes, c’était plus facile d’agir », souligne-t-elle. Désormais, elle veut partager son expérience. Plusieurs études montrent que l’activité physique et le changement d’alimentation permettent d’observer des changements des microbiotes intestinaux, c’est-à-dire de l’ensemble des germes que l’on a naturellement dans le tube digestif et qui aident à mieux maîtriser la maladie.


