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Maladie auto-immune

Lupus : les fumeuses sont deux fois plus à risque

Par Julie Levallois

Les fumeuses sont plus exposées au risque de lupus que celles qui n’ont jamais pris de cigarette. Cette probabilité est doublée, d’après une étude américaine.

pikselstock/epictura

Lésions cutanées, douleurs articulaires, atteintes rénales… Le lupus fait souffrir des milliers de malades en France. Si cette maladie auto-immune est encore mal connue, l’identification des facteurs de risque avance régulièrement. Parmi eux, le tabac.

Comme le montre une étude parue dans Annals of Rheumatic Diseases, les fumeurs sont plus à risque de développer une forme de lupus. La bonne nouvelle, c’est que raccrocher le cendrier est intéressant. Cela permet de limiter la probabilité de souffrir de cette pathologie.

Ce constat concerne une forme fréquente de lupus, qui se caractérise par la présence d’anticorps anti-ADN dans l’organisme du patient. Présents dans 50 à 80 % des cas, ils « sont très spécifiques du lupus en particulier s’ils sont à taux élevé », explique un cours en ligne du Collège Français des Enseignants en Rhumatologie.

Plusieurs mécanismes en cause

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs de l’école de médecine de Harvard (Etats-Unis) se sont appuyés sur une large étude américaine, réalisée auprès des infirmières exerçant dans le pays. Sur les milliers de femmes suivies depuis les années 1980, un peu plus de 400 souffrent d’un lupus érythémateux disséminé.

Au sein de ce groupe, les fumeuses sont nettement désavantagées. Les chercheurs ont calculé que le risque de présenter des auto-anticorps spécifiques à cette maladie est doublé. Ce qui n’apparaît pas chez les repenties du tabac. Ces observations confirment les résultats d’études précédentes.


Autre résultat riche d’enseignement : le nombre de cigarettes consommées en un an est associé au lupus. Ainsi, les infirmières ayant fumé plus de 10 cibiches dans l’année sont 60 % plus à risque.

Ce lien pourrait s’expliquer par plusieurs mécanismes du tabac sur l’organisme. D’abord, cette consommation augmente le stress oxydatif et la production de molécules inflammatoires. En outre, les cigarettes favorisent les changements épigénétiques et les mutations génétiques.