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De janvier à août

Rougeole : 4 400 cas déclarés en Italie

Par Audrey Vaugrente

L’épidémie de rougeole se poursuit en Italie. Plus de 4 400 cas ont été rapportés aux autorités sanitaires. L’insuffisante vaccination est en cause.

Kryzhov/epictura
Depuis janvier, l'Italie est confrontée à une épidémie de rougeole.
7 régions concentrent 90 % des cas signalés aux autorités.
La plupart des malades sont âgés de plus de 15 ans et ne sont pas vaccinés.
Sur les 4 400 patients détectés, trois sont décédés.

Sa réputation de maladie hautement contagieuse se confirme. En Italie, la rougeole a infecté plus de 4 400 personnes en huit mois. Depuis le début de l’année, une épidémie fait rage dans le pays. Et les autorités sanitaires peinent à freiner la propagation de l’infection, comme en témoignent les dernières données officielles, publiées dans Eurosurveillance.

En moins d’un an, la rougeole s’est répandue sur l’ensemble du territoire italien – à l’exception notable de la Vallée d’Aoste, à la frontière franco-suisse. Mais si toutes les régions sont confrontées à une forte activité virale, sept concentrent l’immense majorité des cas. A lui seul, le Latium – autour de Rome – recense 1 600 cas. Le Piémont (au nord) et les Abruzzes (à l’est) sont eux aussi durement touchés.


Source : Eurosurveillance

Un rattrapage insuffisant

Le plus souvent, la contamination se fait par l’intermédiaire des membres de la famille (64 %). Des infections nosocomiales ou en milieu scolaire figurent aussi parmi les modes de transmission majoritaires.

Sans surprise, la plupart des patients n’étaient pas vaccinés contre la rougeole. 88 % des malades n’avaient jamais reçu d’injection et 6,5 % n’en avaient reçu qu’une – alors que deux sont nécessaires pour obtenir une protection efficace. Le constat vaut aussi pour les professionnels de santé contaminés, qui se montrent aussi peu rigoureux.

La sous-vaccination des Italiens n’est pas un problème récent. Les autorités sanitaires ont, à plusieurs reprises, invité la population à se protéger contre le virus hautement pathogène. Malgré un rattrapage satisfaisant, la couverture n’a jamais atteint la cible de 95 %, qui permettrait d’interrompre la circulation de la rougeole.


Source : Eurosurveillance

Des complications fréquentes

Loin de se concentrer sur les populations à risque, l’épidémie touche donc toutes les catégories d’âge. Les trois quarts des cas concernent les personnes de plus de 15 ans, les plus à risque de complications. Mais 12 % des signalements portent aussi sur des jeunes enfants, âgés de 1 à 4 ans.

Très active, la rougeole n’a pour le moment pas fait beaucoup de victimes. Seuls trois morts sont à déplorer, tous chez des patients mineurs. A chaque fois, une insuffisance respiratoire – symptôme grave et fréquent de la rougeole – est à l’origine du décès.

Les complications, elles, ne sont pas rares. Un tiers des malades en ont souffert. Leur nature est assez variée, puisque les symptômes vont des troubles digestifs à des crises de convulsion, en passant par des difficultés respiratoires et des hépatites. Des manifestations qu’aurait pu éviter la vaccination.



L’obligation vaccinale en 2018

L’Italie est loin d’être le seul pays à souffrir d’une résurgence de la rougeole. En Roumanie aussi, l’épidémie est très active. Plus de 7 000 cas – dont 31 mortels – ont été signalés aux autorités européennes. De manière plus ponctuelle, d’autres Etats – dont la France – doivent maîtriser des foyers locaux.

Le pays latin a donc recours aux grands moyens face à la persistance de l’épidémie. Les campagnes d’incitation à la vaccination n’ont pas livré les résultats escomptés ? Qu’à cela ne tienne, l’Italie en passera par l’obligation. A compter du 10 mars 2018, un carnet de vaccination complet sera exigé pour toute inscription en collectivité – jardin d’enfants ou école maternelle. Les bambins devront être protégés contre 10 maladies, sous peine de rester déscolarisés.

La France et l’Allemagne ont pris une décision similaire. A partir de 2018, les écoliers français devront être immunisés contre 11 pathologies, selon le ministère de la Santé. Le projet de loi permettant cet élargissement de l’obligation doit encore être présenté à l’Assemblée nationale.