ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Grossesse : le zéro alcool ne convainc pas les Français

Santé publique France

Grossesse : le zéro alcool ne convainc pas les Français

Par Anne-Laure Lebrun

Trop de Français estiment qu'une consommation faible ou ponctuelle d'alcool n'a pas d'impact sur le fœtus, rapporte Santé publique France.  

DURAND FLORENCE/SIPA

Le message « zéro alcool au cours de la grossesse » a encore du mal à passer en France. Une enquête réalisée en mai dernier par Santé publique France montre que malgré une prise de conscience des dangers de l’alcool pour le fœtus, encore trop de Français minimisent les risques d’une consommation faible d’alcool.
Ces résultats sont présentés à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) organisé le 9 septembre prochain. 

Cette étude montre que si trois-quarts de la population rapportent être choqués de voir une femme enceinte avec un verre d’alcool à la main, moins de la moitié déclare spontanément qu’il n’existe pas de consommation d’alcool sans risque pour l’enfant.

Ces travaux soulignent, en outre, que deux-tiers des Français savent que les dégâts causés par l’alcool sont les mêmes, qu’il s’agissent de vin, de bière ou d’un alcool fort. A peine la moitié en avait conscience deux ans auparavant.

En revanche, seulement un tiers de la population sait que les risques pour les bébés existent tout au long de la grossesse. Plus inquiétant, encore un Français sur cinq pense qu’il est conseillé de boire un petit verre de vin de temps en temps au cours de la grossesse.


Informer la population

L’enquête de Santé publique France confirme que la prévention des troubles neuro-développementaux liés à l’alcool doit être renforcée dans notre pays. Ainsi, à partir du 9 septembre et durant un mois, une campagne nationale d’information dans la presse et sur le web sera diffusée. « Elle s’appuie sur un message clé ”vous buvez un peu, il boit beaucoup” pour promouvoir le principe de précaution : ”zéro alcool pendant la grossesse” », explique l’agence sanitaire. Elle sera portée par des célébrités comme l’humoriste Arnaud Tsamere, l’actrice Laëtitia Milot ou l’animatrice de télévision Hapsatou Sy.

En parallèle, des affiches et dépliants seront mis à disposition dans les salles d’attente des professionnels. Outre la sensibilisation, ces actions ont pour but d’encourager les femmes enceintes en difficulté avec l’alcool à se tourner vers leur médecin. Ces dernières peuvent aussi joindre le dispositif d’aide à distance Alcool Info Service au 0 980 980 930 ou sur internet.

L’enjeu de ces campagnes est de taille. En France, chaque année, 8 000 enfants sont touchés par des troubles causés par l’alcoolisation fœtale. Ces anomalies irréversibles sont responsables de difficultés intellectuelles, de troubles de la concentration ainsi que de troubles des facultés d’adaptation sociale. Ce handicap est pourtant 100 % évitable.