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QUESTION D'ACTU

Institut de veille sanitaire

L'invs recommande de mieux évaluer la couverture vaccinale

La rénovation de la politique vaccinale en France passe par une plus grande transparence mais aussi par une mesure plus précise de la couverture vaccinale de la population, selon l'Invs.  

L\'invs recommande de mieux évaluer la couverture vaccinale JS EVRARD/SIPA




Considérée comme la meilleure intervention de santé publique pour réduire la mortalité et la morbidité, la vaccination inspire pourtant toujours une certaine méfiance parmi la population française. Conséquence : en novembre 2012, le rapport de l’institut de veille sanitaire (INVS) portant sur "la mesure de la couverture vaccinale en France" indiquait que les objectifs de couverture vaccinale fixés par la loi de santé publique de 2004 n’étaient pas atteints pour la plus part des vaccins.
Dans son bulletin épidémiologique du 19 mars, l’Invs demande que de nouveaux outils soient mis en place pour vérifier l’impact des recommandations vaccinales sur la population et de mettre en place, si nécessaire, des mesures d’ajustement.

Manque de données en temps réel
« La France ne parvient pas, contrairement à d’autres pays qui ont mis en place des registres de vaccination, à fournir à l’Oms des données en temps quasi réel  » , indique le rapport de l’Invs.  En effet, si les techniques françaises s’avèrent fiables, elles restent complexes à mettre en œuvre et demandent un délai important pour obtenir des résultats.

En France, le suivi vaccinal est assuré chez les nourrissons de moins de deux ans, par le contrôle des certificats de santé au 24ème mois. Un deuxième contrôle intervient chez le grand enfant, par le biais des enquêtes triennales en milieu scolaire. Ce système constitue le principal outil d’évaluation de la couverture vaccinale chez l’enfant et l’adolescent. Seulement, ce système de certificats de santé est trop peu réactif aux changements réguliers du calendrier vaccinal, et ne permet pas de recueillir rapidement des données concernant les vaccins récemment mis en place.

La nécessité de développer de nouveaux outils pour mesurer la couverture vaccinale en utilisant les technologies modernes, doit donc permettre de répondre plus rapidement aux besoins de la population en terme de vaccination, et de mettre en place des campagnes de sensibilisation plus efficaces.

 
Ecoutez le Dr Jean-Paul Guthmann, médecin épidémiologiste, coordinateur du programme de couverture vaccinale au sein de l'unité de  prévention vaccinale de l'INVS : " A partir du moment où un pays a une politique vaccinale, il est important de savoir si cette politique vaccinale est suivie. »


Vaccin contre le HPV : exemple d’une couverture trop faible
Pour permettre une meilleure évaluation de la couverture vaccinale en temps réel, l’Invs s’appuie sur les données de remboursement de vaccins issus de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), suivant l’hypothèse selon laquelle un vaccin remboursé correspond à un vaccin administré et donc à une personne vaccinée.

Cette méthode permet notamment de calculer avec précision la couverture du  vaccin contre le HPV (papillomavirus). En effet, ce vaccin concerne des jeunes filles âgées de 14 à 17 ans, une tranche d’âge pour laquelle il n’y a pas de dispositif pérenne de suivi.  En se basant sur les remboursements effectués par la Cnam, l’INVS parvient à estimer que seul 29,9% des jeunes filles de 15 à 17 ans sont complètement vaccinées.

Ce système de calcul permet en outre d’affiner l’analyse avec une observation de la vaccination en temps réel. Ainsi, l'INVS a pu constater une baisse de la vaccination contre le HPV chez les jeunes filles âgées de 14 ans en 2011. Ces observations mettent en évidence un suivi des recommandations vaccinales insuffisant, et posent la question de la faible adhésion à cette vaccination. "La publication de plusieurs articles dans la presse nationale mettant en cause la sécurité de l’emploi du vaccin explique vraisemblablement cette tendance", avance ainsi le rapport de l’Invs dans ses conclusions.

 

Ces chiffres corroborent d'ailleurs les observations des spécialistes sur le terrain : en janvier, plusieurs d’entre eux ont fait part de leurs inquiétudes face au recul de la vaccination contre le cancer du col de l’uterus pour l’année 2010 – 2011. Plusieurs spécialistes ont demandé à ce que la vaccination soit recommandée pour les filles dès 11 ans, dans le cadre d’un rendez-vous vaccinal déjà recommandé par le comité technique des vaccinations (Ctv), le rappel Diphtérie, Polio et Coqueluche, plutôt bien suivi par la population. Le Haut conseil de santé publique (Hcsp) vient de suivre les avis de deux sociétés savantes de pédiatrie (GPIP et SFP) en recommandant officiellement la vaccination HPV pour les jeunes filles à 11 ans.

La couverture vaccinale des adultes : la grande inconnue
Cepenant, les nouveaux outils développés par l’Invs ne permettent pas encore de prendre en compte la population adulte dans leurs mesures. En effet, il n’existe pas encore de "dispositif de routine" pour évaluer la couverture vaccinale de cette tranche de la population, même si des enquêtes sont réalisées ponctuellement par des organismes qui transmettent ensuite leurs données pour analyse à l’INVS.

 

Ecoutez le Dr Jean-Paul Guthmann : « Chez l'adulte, il n'y a pas de méthode adaptée, mais un certains nombre d'outils qui sont actuellement en cours d'exploration et d'évaluation » .

 

L’Invs recommande de développer d’autres outils d'évaluation, tels que le carnet de vaccination électronique (déjà expérimenté sur internet), afin de permettre une surveillance plus étroite de la couverture vaccinale en temps réel, tout en facilitant la tenue d’un cahier vaccinal tout au long de la vie.

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