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Première française

Réimplantation : la patiente devrait retrouver l’usage de ses bras

Par la rédaction

Après la réimplantation des deux bras chez une femme ayant subi un accident de train, l’heure est désormais à la récupération neurologique et fonctionnelle.

Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes

C’est une première en France. Une équipe de chirurgiens du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes (CHUGA) a réimplanté les deux bras d’une femme victime d’un accident de train. Les membres de la patiente étaient sectionnés au niveau de l’humérus.
Au terme de quatre heures d’intervention chirurgicale, ses bras ont pu être réimplantés là où ils avaient été sectionnés, a expliqué l’équipe à l’origine de cette prouesse, lors d’une conférence de presse donnée ce vendredi.

Si l’opération n’avait jamais eu lieu en France, c’est que l’occasion de la pratiquer est très rare. En effet, s’il arrive d’intervenir sur des doubles amputations, la plupart du temps, l’état des membres ne permet pas une réimplantation. Il est alors envisagé une greffe ou une pose de prothèses, ont expliqué les chirurgiens, qui ont évoqué un acte technique « relativement simple ».


Crédit : Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes

Des complications possibles

La réussite de cette intervention chirurgicale a été conditionnée par la rapidité de la prise en charge. Moins de deux heures après son accident, la patiente était en effet au bloc opératoire. « La durée d’ischémie, c’est-à-dire la non vascularisation des tissus du fait de l’implantation, est corrélée à la récupération fonctionnelle », a ainsi expliqué Denis Corcella, chef de service chirurgie de la main au CHUGA.
Mais la prudence reste de mise quant à cette récupération. En effet, « le succès vasculaire de cette réimplantation ne laisse pas augurer du succès fonctionnel», qui dépendra, lui, de la récupération nerveuse.

Ainsi, nul ne peut juger, à ce stade, de la récupération fonctionnelle de la patiente, même si son état semble stable et son évolution, favorable – notamment grâce au jeune âge de la patiente (30 ans). « Plus le segment est proche de l’épaule, plus la dégradation tissulaire est importante et moins la récupération fonctionnelle est bonne », a précisé l’équipe.

La principale complication possible relève de la vascularisation des membres réimplantés. Sur ce point, les médecins ne peuvent pas se prononcer « avant une semaine ». Il existe également un risque d’infection, de mauvaise consolidation osseuse et de cicatrisation. En revanche, aucun risque de rejet n’est possible, étant donné qu’il s’agit d’une réimplantation des membres de la patiente, et non d’une greffe.


Une fonction « imparfaite »

La récupération fonctionnelle sera « longue » et probablement « imparfaite », a prévenu l’équipe. Mais la patiente devrait malgré tout retrouver l’usage de ses bras. Une telle réimplantation n’aurait pas été envisageable sur des membres inférieurs, ont encore fait savoir les médecins.

En effet, concernant les membres inférieurs, « sur le plan fonctionnel, il vaut mieux deux prothèses que deux membres réimplantés qui ne permettraient pas de remarcher normalement ». Les membres supérieurs peuvent en revanche récupérer une bonne partie de leur fonctionnalité. Ce que l’on souhaite d’ailleurs à la jeune femme.

 

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