Il n’y a pas que des seniors, des immunodéprimés et des bébés, parmi les victimes de la canicule. La vague de chaleur qui a touché la France au mois de juin 2017 a provoqué de nombreux décès parmi les 15-64 ans, une population d’habitude épargnée par ce type d’événements. Dans un bilan publié sur son site, l’agence Santé publique France révèle des chiffres étonnants concernant le dernier épisode de canicule.

Celui-ci a entraîné 580 décès supplémentaires, un bilan sans commune mesure avec ceux des canicules de 2003 et 2015. En effet, la grande canicule de 2003, du 4 au 18 août, s'était soldée par un excès de mortalité estimé à 15 000 personnes. Les trois épisodes de fortes températures enregistrés au cours de l'été 2015 avaient, quant à eux, entraîné 3 300 décès supplémentaires.

6 % de mortalité supplémentaire 

Il n’empêche. Au cours de l'épisode de canicule « précoce » et « étendu géographiquement », survenu entre les 17 et 25 juin 2017, l'agence sanitaire a observé une hausse de 6 % des indicateurs de mortalité.

Or, cette mortalité a touché « plus particulièrement les 15-64 ans », note l’agence, qui ajoute qu’il n'y a « pas eu d'excès significatif de mortalité » chez les 65 ans et plus, contrairement aux précédents épisodes.

« Plusieurs décès – avec un lien suspecté avec la chaleur – ont été signalés sur le lieu de travail des personnes », peut-on encore lire. La vague de chaleur a également causé plus de 3 000 passages aux urgences et 1 460 consultations à SOS Médecins pour des pathologies liées à la chaleur (coup de chaleur, déshydratation, trop faible concentration de sel de sodium dans le sang...).

Un manque d'information ? 

Si les plus vulnérables sont considérés comme des personnes à risque, les pathologies liées à la chaleur peuvent survenir chez tout le monde. Les jeunes pourraient ne pas avoir conscience de cela et prendre davantage de risques que les plus âgés, ce qui expliquerait la mortalité enregistrée dans cette couche de la population.

Juin s'est classé au deuxième rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900, avec une température moyenne dépassant de 2,5 °C la normale, derrière juin 2003, selon Météo-France.