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Rapport Onusida

Sida : deux fois moins de décès en dix ans

Par Anne-Laure Lebrun

En 2016, un plus grand nombre de malades ont eu accès aux traitements. Et les nouvelles contaminations diminuent.

AndreyPopov/epictura
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La lutte contre le sida progresse dans le monde. Pour la première fois, plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH sont sous traitement, selon le dernier rapport de l’Onusida présenté ce 20 juillet. « Des progrès remarquables ont été réalisés dans l’atteinte des objectifs 90–90–90 », assure le programme des Nations Unies.

Ces objectifs consistent à ce que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que parmi elles, 90 % soient traités, et que 90 % d’entre elles aient une charge virale indétectable.


Les objectifs peuvent être atteints

Les données collectées dans 168 pays révèlent qu’à l’échelle mondiale plus de deux tiers de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique en 2016. Ttrois-quarts d'entre elles bénéficient d’un traitement antirétroviral. Et mieux encore, plus de 80 % de ces séropositifs ont une charge virale indétectable.

L’Onusida salue également la réduction du nombre de décès liés au sida: à 1 million en 2016 contre 1,9 million en 2005 . Le nombre de nouvelles infections chute également, mais à un rythme trop lent pour enrayer l’épidémie, regrette-t-elle.
Les perspectives pour 2020 sont, en effet, de 550 000 nouvelles contaminations par an. Un effort sera donc nécessaire en matière de dépistage, et notamment à destination des jeunes et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).
Les migrants ont un accès insuffisant au dépistage et aux moyens de prévention comme les préservatifs ou la prophylaxie pré-exposition.


Besoin d'investissements

Et ces efforts ne seront pas seulement nécessaires en Afrique. L’Europe et l’Asie ont connu ces dernières années une flambée des cas. Le nombre de nouvelles infections a bondi de 60 %. Le phénomène touche en premier lieu la Russie, mais aussi l'Albanie, l'Arménie et le Kazakhstan.

Malgré tout, l’Onusida reste optimiste. Les progrès réalisés ces dernières années prouvent que « la réalisation mondiale des trois 90 d’ici 2020 est à la fois réalisable et accessible si l’on s’attaque avec détermination aux lacunes de la cascade du dépistage et du traitement du VIH », assure l’Onusida. Et à condition que les investissements repartent à la hausse, prévient-il.
L’an dernier, les financements auraient stagné autour de 19 milliards d’euros. Or, il faudrait 7 milliards de plus pour juguler l’épidémie et atteindre les objectifs 90-90-90.