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Etude sur 100 personnes à risque

Alzheimer : des troubles du sommeil comme signe d'alerte

Par Audrey Vaugrente

Repérer les troubles du sommeil pourrait être efficace en prévention de la maladie d’Alzheimer.

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Réveils nocturnes, hypersomnie… La maladie d’Alzheimer bouleverse le sommeil de ceux qui en sont atteints. Mais avant même les premiers symptômes, les nuits troublées pourraient être un signe d’alerte.
C’est ce que suggère l’université du Wisconsin à Madison (Etats-Unis). Son étude, parue dans Neurology, montre un lien entre les troubles du sommeil et des bio-marqueurs de la maladie neurodégénérative.

Pour le bien de cette étude, les chercheurs ont recruté 101 personnes en bonne santé mais à risque de développer la maladie d’Alzheimer. Elles étaient porteuses d’un gène favorisant la pathologie, ou des cas avaient été signalés dans leur famille.
Ces volontaires ont rempli des questionnaires sur la qualité de leur sommeil. Dans le même temps, des échantillons de liquide céphalo-rachidien (LCR) ont été prélevés.

Les maladies chroniques exclues

Ce liquide biologique est précieux car il permet de détecter des marqueurs de la maladie d’Alzheimer. Lorsque des amas de protéines bêta-amyloïdes ou tau surviennent dans le cerveau, ces mêmes protéines se retrouvent dans le LCR. Leur concentration permet d’évaluer le stade de la pathologie.

Et justement, les participants qui souffrent de troubles du sommeil présentent plus souvent ces biomarqueurs et en plus grande quantité, par rapport à ceux dont les nuits sont paisibles.
Les concentrations en protéines bêta-amyloïdes et tau sont plus élevées. Le liquide céphalo-rachidien abrite aussi plus de signes de dommages au niveau des cellules du cerveau et d’inflammation.


Mais certaines exceptions sont à noter. Par exemple, les volontaires souffrant d’apnée du sommeil ne sont pas plus à risque de développer une maladie d’Alzheimer que la population générale. La principale auteur de cette étude explique d’ailleurs que les chercheurs ne savent pas encore quel trouble précède l'autre.

« Nous ne savons pas encore précisément si le sommeil affecte le développement de la maladie, ou si la maladie affecte la qualité du sommeil », reconnaît Barbara Bendlin. Mais dans la mesure où des traitements efficaces existent pour améliorer la qualité des nuits, les prendre en charge peut être bénéfique.

Des économies en perspective

L’équipe américaine a tout de même quelques hypothèses concernant ce lien. « Des études précédentes ont montré que le sommeil peut influencer le développement ou l’évolution de la maladie d’Alzheimer de plusieurs façons, explique Barbara Bendlin.

Par exemple, un trouble du sommeil ou un manque peut provoquer l’accumulation de plaques d’amyloïde parce que le système de nettoyage du cerveau s’active durant le sommeil. » Reste à savoir si retrouver les bras de Morphée en toute sérénité sera efficace pour retarder le déclenchement des premiers symptômes. Si c’est le cas, cette approche pourrait s’avérer prometteuse.

Selon des estimations aux Etats-Unis, reculer le déclenchement de la maladie de 5 ans permettrait de réduire de 5,7 millions le nombre de cas… et occasionnerait une économie de 367 millions de dollars.