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Obésité infantile : les pères jouent un rôle clé dans la prévention

Par Anne-Laure Lebrun

Plus les pères sont impliqués dans l'éducation de leurs enfants, plus le risque d'obésité et de surpoids diminue chez les enfants de 2 à 4 ans.

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Depuis plusieurs décennies, les pères sont davantage impliqués dans l’éducation des enfants. Une évolution qui profite à nos chères petites têtes blondes. A en croire une étude américaine parue dans Obesity, plus les pères prennent part à l’éducation de leur progéniture, plus le risque d’obésité et de surpoids diminue.

Les chercheurs de l’école de santé publique de l’université de Johns-Hopkins (Etats-Unis) se sont appuyés sur les données de santé collectées auprès de 3 700 enfants nés en 2001 et suivis jusqu’à leur 6e anniversaire. Ils se sont particulièrement concentrés sur l’évolution du poids des enfants entre 2 et 4 ans.

Pour les besoins de leur analyse, les scientifiques ont pris en compte la consommation de soda, le temps passé devant les écrans ainsi que l’indice de masse corporelle (IMC) des enfants. Du côté des pères, les chercheurs leur ont demandé s’ils s’occupaient des bains des enfants, combien de fois ils participaient à la préparation des repas ou encore la fréquence des sorties avec les enfants.


Moins d'obésité à 4 ans

Si entre 2 et 4 ans, le temps passé devant la télévision reste stable (environ 2 heures par jour), la consommation de soda, elle, explose et passe de 7 % à plus de 24 % des enfants. Une tendance préoccupante alors que les pédiatres et nutritionnistes alertent sur les dangers de ces boissons sucrées, particulièrement chez les plus jeunes.

Néanmoins, le poids des enfants entre 2 et 4 ans semblent évoluer dans le bon sens. En effet, à 2 ans, plus de 13 % des enfants étaient en surpoids contre 7 % à 4 ans. De même, la prévalence de l’obésité tend à diminuer lorsque les enfants grandissent (6 % à 2 ans contre 4 % à 4 ans).

La bagarre salvatrice

L’une des hypothèses avancées par les chercheurs est l’investissement des pères, et notamment leur participation aux sorties. Sur les 3 900 pères interrogés, près de la moitié ont déclaré emmener leurs enfants jouer ou se promener dehors plusieurs fois par semaine, et plus de 20 % le font une fois par jour.

Or, plus les enfants sont incités à bouger et se dépenser, plus le risque d’obésité et de surpoids diminue. Ici, les chercheurs américains ont estimé que l’implication des pères entraînait une baisse de 30 % de ce risque. « Les pères semblent s’engager dans des activités plus dynamiques avec leurs enfants que les mères, comme jouer à la bagarre. De ce fait, avec leurs pères, les enfants sont plus physiquement actifs », expliquent les auteurs.

De même, la participation des pères à la préparation des repas semble prévenir l’obésité infantile. Mais les pères cuisiniers semblent aussi plus susceptibles de laisser leur enfant grignoter ou manger des aliments gras et trop sucrés, préviennent les chercheurs.

Reste que cela part d’une bonne intention et que des petits conseils diététiques peuvent suffire pour que les pères deviennent les pros des purées équilibrées. Les médecins de l’université Johns-Hopkins recommandent donc d’encourager les jeunes papas à s’investir dans l’éducation des enfants.