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Acupuncture, hypnose, ostéopathie

Médecines alternatives: l'Académie de médecine pointe les dérives

Par la rédaction

Pour l'institution médicale, les thérapies complémentaires constitueraient une nébuleuse difficile à identifier et sujette à trop de dérives.

West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA

Acupuncture, hypnose, ostéopathie, tai-chi, des thérapies qui « constituent surtout une nébuleuse difficile à identifier et sujette à trop de dérives pour être reconnues et encouragées officiellement ». C'est le verdict l'Académie nationale de médecine (Anm) pour qualifier les médecines alternatives dans son dernier rapport. Cette prise de position intervient alors que l'engouement des Français pour ces médecines non conventionnelles serait de plus en plus important. Et une réponse à l'initiative récente prise par l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) d'expérimenter ces thérapies complémentaires. 

Reconnaissant que de nombreux soignants exerçant à l'AP-HP avait intégré dans leurs pratiques des actes issus des médecines complémentaires, la direction générale de l'APHP a décidé d’établir un état des lieux et de prendre en compte ces nouvelles pratiques dans l’établissement de son plan « 2010-2014 » en ouvrant des nouveaux services qui leurs sont consacrés. Parmi elles, l'Assistance publique a choisi d'en priviligier quatre:  l’acupuncture, la médecine manuelle (ostéopathie et chiropraxie), l’hypnose et le tai-chi. Le but ? Evaluer la pertinence de ces thérapies et pourquoi pas en faire des spécialités médicales basées sur des preuves, au même titre que la médecine traditionnelle ?Une question à laquelle les  représentants de l'Académie de médecine apportent des premiers éléments. 

Concernant l'ostéopathie, l'Anm rappelle que « les complications sont peu fréquentes mais qu'elles sont souvent très graves ». Cette pratique appelle donc à la plus grande vigilance. Des séquelles définitives ont été observées dans 31% des cas.
Sur l'hypnose, l'Académie remet en cause son efficacité et reste perplexe quand à son utlité. Quand à l'acupuncture, les Académiciens soutiennent que « l’effet placebo serait le mécanisme d’action le plus plausible ».
Enfin, sur le Tai chi et le Qigong, l'Anm soutient qu'ils peuvent présenter un intérêt dans la prise en charge d’un ensemble assez hétéroclite de maladies, où  l’exercice physique joue un rôle. Mais, avant de recommander ces méthodes, ces médecins demandent la publication de nouveaux travaux nécessaires pour juger la valeur de ces gymnastiques chinoises par rapport aux méthodes conventionnelles d’entretien physique. L'Académie conclut qu' « on ne peut dire aujourd’hui si la faveur dont elles jouissent est autre chose qu’un effet de mode ».

  

En guise de conclusion, l’Anm émet des recommandations notamment à l’adresse des usagers et des professionnels. Afin d’éviter tout retard de diagnostic et/ou perte de chances dans le traitement d'une maladie, elle recommande à ce public « d’éviter l’usage des thérapies complémentaires en l’absence d’un diagnostic médical, de ne les accepter qu’avec une extrême prudence comme traitement de première intention, et de ne pas y avoir recours lorsque la présentation clinique est inhabituelle ou persistante et en l’absence d’un avis médical ».