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Cour d'assises du Val-de-Marne

Justice : elle accouche à Orly, laisse son bébé et prend l'avion

Par Antoine Costa

Une femme de 23 ans est jugée pour l’abandon du bébé qu’elle venait de mettre au monde. Le nouveau-né était décédé 11 jours plus tard.

Service photo du Département du Val-de-Marne/Epictura

L’accouchement avait duré moins d’une demie heure. Gaëlle C., alors âgée d’à peine 20 ans, souffrait de violents maux de ventre le matin du 13 juin 2014, avant de prendre son vol pour Fort-de-France (Martinique) depuis Orly-Sud. Il s’agissait en réalité de contractions.

La jeune femme s’est alors rendue dans les toilettes de l’aéroport, où elle a donné naissance à un garçon. Moins d’une heure plus tard, elle était à bord de son avion… sans son bébé, qu’elle avait abandonné dans les toilettes.

Elle est désormais poursuivie pour délaissement de mineur de moins de 15 ans suivi de mort, et comparaît devant la Cour d’assises du Val-de-Marne à partir de ce vendredi, rapporte Le Parisien.

Hypothermie 

Le nouveau-né, qu’une femme de ménage avait retrouvé une heure après l’accouchement sur le sol des toilettes, était en effet décédé 11 jours plus tard, malgré la prise en charge à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. À son admission, il souffrait déjà de dommages neurologiques graves provoqués par une hypothermie sévère.

Rapidement identifiée grâce à la vidéosurveillance, la jeune femme avait été interpellée à son retour en Métropole, trois mois plus tard. Lors de son interrogatoire, elle avait reconnu les faits et livré l’identité du père, en avançant dans un premier temps un déni de grossesse : prise de panique, elle aurait laissé son enfant, en espérant que quelqu’un le découvre.

Elle encourt 30 ans de prison 

Une version sur laquelle elle est par la suite revenue. Certains de ses proches l’avaient trouvée changée, rappelle le Parisien, et lui avaient même demandé si elle n’était pas enceinte. Elle avait alors nié. À un ex-petit ami, elle avait même expliqué s’être faite violer, et avoir avorté.

Des versions successives et bancales qui n’ont pas convaincu. Le procès devrait donner l’occasion à la jeune femme de fournir une explication cohérente et plus complète des faits. Gaëlle C. encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.