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Avis attendu

PMA : ce que doit dire le Comité d'éthique avant l'été

Par Anne-Laure Lebrun

Après 3 ans d'attente, le comité national d'éthique va se prononcer dans quelques jours sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.

vchalup2/epictura

Le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) rendra son avis sur l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes « d’ici la fin juin », a annoncé le Pr Jean-François Delfraissy, président du CCNE lors d’une conférence de presse.

Ce dossier figure sur le haut de la pile depuis plusieurs années. Initialement prévu pour l’automne 2013, l’instance n’a cessé de reculer l’échéance. Mais après deux ans de travail, la réflexion des experts « est arrivée à maturité », a estimé le Pr Delfraissy.


Un avis qui ne plaira pas à tout le monde

Tout juste nommé à la tête de cet organe consultatif, le spécialiste du Sida et des maladies infectieuses semble vouloir mettre un terme aux tergiversations au sein du CCNE. « Il y aura des positions claires », a-t-il prévenu, ajoutant que l’avis du comité « ne fera sûrement pas l'unanimité » et pourrait « déclencher des anticorps de part et d'autre ».

Il faut dire que ce sujet divise la société. Les rassemblements de la Manif pour tous en sont le meilleur exemple. Un climat tendu qui n’a pas facilité le travail des experts du CCNE.

Des Français favorables...

La complexité du sujet méritait de s’y attarder, a expliqué en 2016 le précédent président de l’instance, le Pr Jean-Claude Ameisen. Les experts ont notamment revu toutes les questions autour de la PMA pour les femmes seules, les couples lesbiens mais aussi la conservation des ovocytes ou encore la grossesse pour autrui (GPA).

Mais depuis l’adoption de la loi Taubira qui ouvert le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, la mentalité des Français a évolué. Selon un sondage BVA paru en mars, 6 Français sur 10 sont prêts à étendre l’accès de la PMA à toutes les femmes, soit 6 points de plus qu’en 2014. Par ailleurs, 1 sur 2 est en faveur de la GPA, soit 7 points de plus.


...Et leur président aussi

Des questions auxquelles est sensible le nouveau président de la République, Emmanuel Macron. Lors de la campagne présidentielle, il s’était prononcé en faveur de la PMA pour toutes les femmes en dénonçant « une discrimination intolérable ». Et reste opposé à la GPA.

Dans un courrier aux associations LGBT, il a répété sa position mais a précisé attendre l’avis du CCNE « pour pouvoir construire un consensus le plus large possible ». Message reçu par le président du comité d'éthique.