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Festivals d'été

Audition : en concert, adoptez les bouchons d'oreilles

Par Audrey Vaugrente

Un jeune sur cinq est régulièrement exposé à des niveaux sonores trop élevés. Mais une minorité utilise des bouchons. Un spot explique comment s'en servir.

agephotography/epictura

Festivaliers, à vos bouchons ! Alors que la saison des festivals musicaux s’approche à grands pas, Santé Publique France prend les devants. Elle rappelle aux spectateurs l’importance de préserver leurs oreilles. Il faut dire que dans la fosse, les décibels explosent et l'audition trinque.

A quelques semaines de l’été, l’agence de santé publique a réalisé un clip vidéo qui explique l’utilisation des bouchons d’oreilles. La marche à suivre est simple. Tellement que 50 secondes suffisent pour comprendre comment insérer correctement un bouchon dans son oreille. Tirer vers le haut, introduire, maintenir quelques secondes. Puis profiter.

 

De mauvais réflexes

Réalisée en partenariat avec l’association Agi-son, la vidéo est libre de droits. Cela permet aux organisateurs d’événements bruyants de la diffuser s’ils le souhaitent. Santé Publique France fait un pari particulièrement judicieux : adolescents et jeunes adultes ont beau être régulièrement exposés à des niveaux sonores excessifs, ils ne se protègent que rarement.

Selon le dernier Baromètre Santé, un jeune sur cinq a fait subir à ses oreilles un environnement trop bruyant à plus de dix reprises. Les réflexes face à ces nuisances sonores sont plutôt mauvais. Seul un tiers des adolescents et jeunes adultes décide de s’éloigner des enceintes. 21 % ne le font jamais.

Voilà plusieurs années que les bouchons d’oreilles sont promus auprès de ceux qui veulent quand même profiter des environnements bruyants. Ces dispositifs sont très utiles puisqu’ils filtrent une partie des décibels. Leur coût est également modéré. Ils sont souvent même distribués gratuitement dans les festivals.

Seulement, les jeunes semblent peu friands de ces morceaux de mousse ou de silicone. 3 % les utilisent à chaque fois qu’ils vont en concert… et 9,5 % le font « quelquefois ».

100 décibels maximum

En France, la pollution sonore est soumise à une réglementation afin de protéger la population. Sur le lieu de travail, le bruit ne doit pas dépasser 80 décibels. Au-delà de ce seuil, un risque de lésions existe. En effet, le tympan et les trois osselets situés dans chaque oreille vibrent lorsque le son pénètre dans le conduit. Cette vibration est transmise au liquide de la cochlée puis aux cellules ciliées, qui activent le nerf auditif.

Plus l’onde sonore est élevée, plus les cellules ciliées sont soumises à de forts mouvements, ce qui les endommage. A court terme, cela peut provoquer des acouphènes mais aussi une hypersensibilité au bruit. Sur des durées plus longues, une surdité peut se développer.

Des critères ont donc été fixés en fonction des risques. Entre 80 et 90 décibels, les risques n’existent que dans le cadre d’une exposition de longue durée. Jusqu’à 115 décibels, les lésions augmentent en fonction du bruit. Les professionnels qui utilisent un marteau-piqueur ou une tronçonneuse, par exemple, doivent porter des casques anti-bruit. C’est aussi pour cela que, sur les baladeurs, le niveau est limité à 100 décibels. Au-delà du seuil de 115 décibels, les dégâts sur l’audition sont immédiats. Ce niveau très élevé correspond à celui émis par un coup de fusil ou le décollage d’un avion.