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12 millions de personnes concernées

Déserts médicaux : les dispositifs d'aide à l'installation élargis

Par Bruno Martrette

Les critères de sélection des zones bénéficiant d’aides ont été revus pour inciter les généralistes à s’installer dans les territoires qui en ont le plus besoin.

GILE MICHEL/SIPA

Marisol Touraine fait un pas en faveur des médecins libéraux. Avec la volonté de jouer toujours la carte « patient », la ministre de la Santé a annoncé le 9 mars  un renforcement des moyens dédiés à la lutte contre les déserts médicaux.

Concrètement, pour inciter davantage de généralistes à s’installer dans les territoires sous-dotés, les critères de sélection des zones bénéficiant d’aides ont été revus. La part de la population couverte par les dispositifs d’aide à l’installation des praticiens va augmenter « fortement », annonce la ministre dans un communiqué.

Jusqu’à présent, les territoires étaient définis uniquement en fonction du nombre de médecins par habitant. Désormais, plusieurs critères sont pris en compte : les besoins de soins en fonction de l’âge des habitants ; le temps d’accès par la route vers le médecin généraliste ; le volume d’activité des médecins ; l’âge des médecins.

L'objectif de 12 millions de bénéficiaires 

« Cette nouvelle méthode permet de définir plus précisément les besoins de la population par territoire et de réduire les inégalités d’accès aux soins sur du long terme », espère le ministère. Et ce dernier se fixe un objectif ambitieux, la population couverte par ce dispositif doit au minimum doubler. En chiffres, plus de 12 millions de Français vivent dans des territoires qui seront concernés par les aides à l’installation des médecins.


Anticiper les départs en retraite 

Par cette mesure, la locataire de l'avenue Duquesne indique qu'elle anticipe les futurs départs à la retraite dans des territoires qui ne constituent pas à l’heure actuelle des déserts médicaux, « mais dont la situation s’aggravera en l’absence d’orientation politique forte ».

Cette démarche préventive vise donc à sécuriser l’organisation des soins ambulatoires sur du long terme. Enfin, en complément et en concertation avec les représentants des professionnels de santé, des patients et des élus, les Agences Régionales de Santé (ARS) seront chargées d'établir une sélection supplémentaire des territoires fragiles, en fonction des besoins identifiés localement. 

« La stratégie mise en place depuis 2012 fonctionne (...) Les résultats sont concrets : davantage de médecins s’installent dans des territoires fragiles et l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes est désormais une réalité pour un million de personnes supplémentaires (...) L’effort devra se poursuivre », a conclu Marisol Touraine.

Le bilan de Marisol Touraine 

Depuis 2012, le gouvernement agit pour lutter contre les déserts médicaux et réduire les inégalités d’accès aux soins, notamment à travers les Pactes territoire santé 1 et 2 et la loi de modernisation de notre système de santé (loi de Santé). Ces mesures ont créé : 

- près de 900 maisons de santé pluri professionnelles (cinq fois plus qu’en 2012) ;
- près de 1 800 contrats d’engagement de service public (CESP) signés ;
- près de 800 contrats de praticien territorial de médecine générale (PTMG) signés ;
- 580 médecins correspondants du SAMU permettent à 1 million de personnes de plus d’accéder à des soins urgents en moins de 30 minutes (4 fois plus qu’en 2012) ;
- un numerus clausus régional augmenté dans les régions à faible densité médicale.