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QUESTION D'ACTU

Négociations avec la CNAM

Les médecins remplaçantes n'auront pas de congé maternité

Les médecins remplaçants n'auront pas accès au congé maternité accordé à certains libéraux. Une décision qui ajoute à la précarisation des jeunes généralistes, selon leur syndicat.

Les médecins remplaçantes n'auront pas de congé maternité Epictura




Ce mercredi matin, les partenaires conventionnels se sont retrouvés pour discuter des modalités d’amélioration du congé maternité des médecins revues par le PLFSS 2017 (1). Au même titre que les femmes médecins de secteur 2, les praticiennes remplaçantes attendaient avec impatience les détails de cette aide supplémentaire qui contribuerait à répondre, en partie, aux attentes des jeunes généralistes, notamment libéraux. Revu à la hausse récemment, ce congé maternité permet aux médecins femmes de secteur 1, et à certaines du secteur 2 (2), d'arrêter leur activité tout en percevant un revenu. 

Malheureusement pour les médecins remplaçantes, les négociations se sont soldées par un échec. Les participants à cette réunion ont en effet acté le report pour la deuxième fois des discussions, n’incluant donc toujours pas les remplaçants dans le dispositif. 

Contactée par Pourquoidocteur, le Dr Sophie Augros, présidente du ReAGJIR (2) attend beaucoup de la reprise du dialogue avec la CNAM prévue le 1er mars. Elle rappelle que les remplaçants jouent un rôle prépondérant dans la continuité des soins (3).

Qu'a décidé la CNAM mercredi matin ?
Dr Sophie Augros : Hier, nous avons eu une réponse claire et nette de l'Assurance maladie qui nous a dit que les remplaçants ne pourrraient pas bénéficer de l’Avantage Supplémentaire Maternité (ASM) car ils ne sont pas conventionnés. C'est le principal souci. Encore une fois, comme les remplaçant ne sont pas conventionnés ils sont exclus de tous les dispositifs proposés par la CNAM.
 


Est-ce une discrimination de plus pour les remplaçants ?

Dr Sophie Augros : Oui, parce que les remplaçants ne touchent déjà pas toutes les rémunérations autres que les actes versés. Il n'ont, par exemple, pas le droit aux rémunérations forfaitaires, à la ROSP ou à d'autres types de rémunérations liées à la convention médicale. Or, beaucoup de remplaçants pensent qu'ils sont conventionnés dès qu'ils commencent à exercer. Donc c'est une incompréhension de leur part, et sur le congé maternité c'est encore plus incompréhensible pour eux. En effet, ici, il s'agit vraiment de la tranche d'âge qui devrait bénéficier de ce congé maternité. Cela les précarise davantage en terme financer. Et ce sont les remplaçants qui remplacent un confrère sur une longue durée qui seront encore plus impactés . 

Comment comptez-vous vous faire entendre ?
Dr Sophie Augros : Nous avons lancé une petition depuis ce matin sur notre site Internet : www.reagjir.fr . Sur les réseaux sociaux comme twitter, ça commence déjà à bien réagir. On peut y voir les réactions alarmées suite à cette décision. Notamment de la part des médecins bloggueurs qui sont souvent jeunes et parfois remplaçants. Nous avons, par ailleurs, lancé un appel à témoin de remplaçants pour qui l'absence de congé maternité va être un vrai souci. Je pense notamment aux médecins actuellement enceintes. Certaines se disent déjà qu'elle vont partir dans le salariat pour en bénéficier. En faisant cette discrimination on lèse une fois de plus l'exercice libéral.  


(1) Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2017, voté définitivement par le Parlement le 5 décembre 2016.

(2) Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants. 

(3) Ces jeunes professionnels remplacent en moyenne 6,1 généralistes par an et leur effectif est composé à 70% de femmes, avec un âge moyen autour de 31 ans, d’après l’étude Remplact menée en 2015 par ReAGJIR

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