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Ibuprofène, aspirine...

Lombalgie : pas d'efficacité significative pour les anti-inflammatoires

Par Anne-Laure Lebrun

Une revue de littérature montre que les bénéfices des anti-inflammatoires non stéroïdiens dans le traitement des douleurs lombaires sont très faibles. 

nanaplus/epictura

Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine ou l’ibuprofène sont les médicaments les plus fréquemment prescrits pour le traitement des lombalgies. Or, à en croire une étude parue dans Annals of the Rheumatic Diseases, ces analgésiques apportent peu de bénéfices chez les patients, notamment en raison des effets secondaires importants qu’ils peuvent entraîner.

« Les douleurs de dos sont les principales causes d’invalidité dans le monde, et sont généralement traitées avec ce type de médicaments, indique le Pr Manuela Ferreira du The George Institute for Global Health (Australie). Mais nos résultats montrent qu’ils apportent seulement un soulagement de très courte durée. Cette réduction de la douleur est non seulement légère mais aussi loin d’être cliniquement significative ».

En effet, après avoir examiné une trentaine de publications scientifiques, rassemblant plus de 6 000 patients, les chercheurs estiment que seulement un patient sur six rapporte que les AINS voient leurs douleurs atténuées. Une faible efficacité qui avait déjà été mise en évidence en 2011 dans la revue Cochrane. L’analyse de 65 essais cliniques suggérait que les AINS étaient peu efficaces pour soulager les douleurs des patients souffrant de lombalgies aigües. Pour ceux atteints d’une sciatique aigüe, les auteurs concluaient qu’un placebo faisait aussi bien que les médicaments.


Des effets secondaires importants

Les scientifiques australiens démontrent également que cette faible efficacité s’accompagne d’un risque important d’effets secondaires. Leur revue de littérature suggère que les patients ayant pris des AINS sont 2,5 fois plus susceptibles de souffrir de problèmes gastriques comme des ulcères, voire des hémorragies.

Pour les auteurs, il apparaît clairement que ces médicaments peuvent faire plus de mal que de bien. Ils insistent donc sur l’importance de développer des traitements plus efficaces et moins nocifs. « Mieux encore, il faudrait que nous nous concentrions sur la prévention des lombalgies, relève le Dr Gustavo Machado de l’école de médecine de l’université de Sydney. D’autant que nous connaissons les exercices qui permettent de réduire le risque de développer ces troubles lombaires ».

Il est notamment recommandé de lutter contre la sédentarité car elle entraîne un affaiblissement des muscles. Peu mobilisés, les muscles, ligaments et articulations de dos se fatiguent rapidement, ce qui provoque des douleurs. Eviter un lumbago, c’est aussi bien se positionner au bureau. Face à l’ordinateur il est important d’avoir le dos bien droit et les deux pieds au sol. Si vous devez ramasser un objet lourd, n’oubliez pas de vous baisser en pliant les genoux.

En France, près de 7 personnes sur 10 souffrent régulièrement d’un mal de dos, et en 2015, les lumbagos ont représenté un accident de travail sur cinq.