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En cas de récidive

Cancer de la prostate : l'hormonothérapie améliore la survie

Par Anne-Laure Lebrun

Combiner l'irradiation et l'hormonothérapie permet de réduire le risque de métastase et de mortalité chez les patients atteints d'un cancer récidivant.

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En cas de récidive d’un cancer de la prostate, associer l’hormonothérapie à la radiothérapie améliorerait la survie des malades, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine. Ces travaux du Centre Cedar Sinai (Etats-Unis) montrent également que cette combinaison réduit davantage le risque de métastases et de mortalité que la radiothérapie seule.

Avec plus de 56 000 cas chaque année, le cancer de la prostate est le premier cancer chez l’homme. Environ un tiers d’entre eux récidive après l’intervention chirurgicale. Pour détecter cette rechute, les médecins réalisent régulièrement des dosages PSA (une protéine produite par la prostate).
Cette molécule est censée être indétectable après l’ablation. Si la concentration remonte, cela signifie que le cancer récidive. Les médecins peuvent alors proposer des traitements adjuvants. « Habituellement, on prescrit seulement la radiothérapie. L’association avec l’hormonothérapie peut être utilisée dans le cas des cancers métastatiques », explique à Pourquoidocteur le Pr François Desgrandchamps, chef de service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris qui n’a pas participé à cette étude.


Réduction de la mortalité

Les chercheurs américains ont souhaité savoir si ces options thérapeutiques pouvaient être améliorées. Ils ont donc suivi pendant 12 ans plus de 760 patients qui ont subi une prostatectomie et une rechute. La moitié d’entre eux ont reçu sans le savoir une hormonothérapie pendant deux ans en plus des irradiations. L’autre moitié a avalé un placebo.

A l’issue de ce suivi, les chercheurs montrent que la mortalité par cancer de la prostate était de 5 % dans le groupe ayant bénéficié de l’hormonothérapie contre 13 % dans le groupe placebo. En outre, l’incidence des cancers métastatiques était plus élevée chez les participants témoins que le groupe hormonothérapie (23 % contre 14 %).


Un traitement tardif ?

Pour les auteurs, ces résultats démontrent que l’association de ces deux traitements diminue significativement le taux de métastases et la mortalité par cancer. Les résultats montrent toutefois que cette approche serait peu efficace chez les patients présentant une concentration de PSA inférieure à 0,7ng/mL de sang. Or, généralement les patients en récidive sont traités bien avant que le PSA n’atteigne ce taux.
« On peut supposer que ces résultats changeront peu nos habitudes bien qu’il soit important de montrer que lorsque l’on fait une irradiation de sauvetage, l’hormonothérapie améliore les chances de guérison, relève l’urologue français. Néanmoins, cette stratégie thérapeutique peut nous permettre de rattraper des malades qui avaient échappé à une surveillance ». 

En outre, l’hormonothérapie au long cours présente des effets secondaires. Les patients peuvent par exemple ressentir des douleurs mammaires ou une gynécomastie (un développement de la glande mammaire). Les chercheurs américains s’apprêtent donc à continuer leurs travaux afin de déterminer la durée optimale du traitement. Ils souhaitent également identifier les patients chez qui cette combinaison sera le plus efficace.