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Nutrition : l'Anses préconise plus de légumes et moins de viande

Par Julian Prial

Dans ses nouvelles recommandations, l’Anses insiste sur la nécessité de limiter la consommation des viandes, mais plus encore des charcuteries et des boissons sucrées.

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Pour remplir leur assiette sainement, les Français sont invités à suivre les repères actuels du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Ces conseils essentiels pour rester en bonne santé portent sur différents groupes d’aliments (fruits et légumes, féculents, etc.) et sur l’activité physique. Avec des déclinaisons pour des populations spécifiques (personnes âgées, enfants, adolescents, femmes enceintes...). Mais l’évolution des données scientifiques au cours des dix dernières années a permis une révision de ces repères. En février dernier, l’Anses a ainsi rendu un premier avis relatif à la question des repères d’activité physique et de sédentarité.

L’Agence poursuit ce travail avec la publication ce mardi de ses avis relatifs à l’actualisation des repères de consommations alimentaires. Ils conduisent à des évolutions « fortes » au regard des recommandations antérieures. Elles portent d'une part sur une consommation « renforcée » et « régulière » de légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches...), d'autre part sur la nécessité de privilégier les produits céréaliers les moins raffinés (pains, pâtes et riz complets ou semi-complets). De plus, l'Anses rappelle l’intérêt pour la santé de favoriser la consommation d’huiles végétales riches en acide alpha-linolénique (huiles de colza et de noix).

 

Des évolutions fortes

Concernant le célèbre slogan « 5 fruits et légume par jour » il n'est pas enterré. L'Anses indique en effet que les consommations de fruits et légumes restent « cruciales ». Elles doivent donc, d'après l'Agence, être renforcées en privilégiant les légumes. L’Anses souligne également que la consommation de boissons sucrées doit être inférieure à un verre par jour. Les amateurs de  boissons de type soda ou jus de fruits sont donc invités à la modération. 

Enfin, l’Agence insiste sur l'importance de réduire « considérablement » la consommation de charcuteries (jambon, saucisson, saucisse, pâté...) afin qu’elle ne dépasse pas 25 g par jour. La consommation de viandes hors volailles (bœuf, porc, agneau...) devrait quant à elle ne pas dépasser 500 g par semaine. L’intérêt d’une consommation bihebdomadaire de poissons, dont un poisson gras (sardine, maquereau...), est lui aussi réaffirmé.
 

Diminuer le niveau de contamination des aliments

L'Anses maintient que certains nutriments, en particulier le sodium et les sucres, constituent toujours des enjeux forts en matière de santé publique. En tout cas lorsqu'ils sont associés à des excès de consommation. Aussi, pour le sodium, les combinaisons d’aliments proposées doivent permettre de rester en-deçà de la moyenne de consommation de la population française, en réduisant les apports chez les forts consommateurs. De plus, des éléments convergent vers des effets néfastes d’apports élevés en sucres, au-delà d’une limite maximale d’apport. Dans le but de diminuer les apports totaux pour la population la plus exposée, la maîtrise de la consommation des aliments vecteurs de sucres ajoutés, s’agissant en particulier des boissons, apparait là encore « cruciale », écrit l'Anses.

Pour un nombre limité de contaminants, notamment l’arsenic inorganique, l’acrylamide (risques de cancer) et le plomb, les niveaux d’exposition restent « préoccupants ». Des efforts de réduction restent donc « nécessaires », ajoute l'Agence. Elle conclut qu'« ils permettront, à terme, que les choix alimentaires de la population soient gouvernés par les contraintes nutritionnelles et non par les niveaux de contamination de l’alimentation ». Dans ce contexte, l’Anses réitère sa recommandation aux consommateurs de diversifier leur régime alimentaire et les sources d’approvisionnement.

Réévaluer le statut de la vitamine D

Mais quelques polémiques vont demeurer malgré cette publication. Par exemple, le besoin alimentaire en vitamine D fait encore l’objet de nombreux débats scientifiques, en raison notamment de la difficulté à estimer la quantité de cette vitamine synthétisée par l’organisme grâce à l’exposition solaire.

L’Agence préconise donc que soit réalisée une étude évaluant le statut en vitamine D de la population française. Son objectif, mettre en place de mesures de gestion adéquates. Des propositions de recommandations précises d’exposition solaire devront notamment être compatibles avec la prévention des cancers cutanés.