ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Des hôpitaux parisiens confrontés aux malades de l'Est

Des hôpitaux parisiens confrontés aux malades de l'Est

Par Philippe Berrebi

Ils sont Russes, Tchétchènes ou Georgiens et viennent en France pour tenter de sauver leur peau. Atteints, pour la plupart, de formes graves de la tuberculose, ils débarquent sans le sou dans les hôpitaux de la capitale. Et notamment à la Pitié Salpêtrière qui dispose du plus important service de traitement des maladies infectieuses. Le chef de service, le Pr François Bricaire, les confine aussitôt en chambre de pression négative pour bloquer la contamination, raconte Yves Mamou dans le Figaro.
Ils sont une dizaine dans ce service. « Ce sont des bombes ambulantes, confie le Pr Bricaire au journaliste. Leur prise en charge est très difficile. On expérimente. Il faut huit antituberculeux parfois pour soigner un patient qui sera hospitalisé pendant des mois, le temps que les BK - bacilles de Koch - disparaissent des prélèvements ».
« Ces tuberculoses multirésistantes sont la conséquence des thérapeutiques antérieures mal conduites, inadaptées, ou arrêtées trop tôt », ajoute le spécialiste. Et le « bacille devient résistant et se transmet à d’autres personnes avec sa résistance. »

La barrière de la langue ne facilite pas les échanges avec l’équipe soignante, ajoute cet autre médecin de l’hôpital Bichat. Et comme ils ne goûtent guère à la discipline de l’isolement, ils quittent les chambres sans masque ou sortent carrément de l’hôpital et empruntent les transports en commun. D’autres encore reçoivent leur famille.
 
« En 2013, la tuberculose de type XDR (ultrarésistante), fût-elle importée, est en passe de devenir en France un problème de santé publique », souligne le journaliste. Embarrassé, le ministère de la Santé reconnaît 54 XDR sur le territoire national. Les ministères concernés tentent de circonscrire ces nouvelles formes de migration, indique le quotidien. Connu pour la générosité de son système de santé », la France est la principale destination de ces malades de l’Est. Outre leur caractère hautement contagieux, ils affectent les finances de l’hôpital. « Nos lits sont occupés pendant six mois par le même malade, admet le Pr Bricaire. Chaque lit coûte environ 1050 euros par jour. Sans compter les examens, les traitements, parfois les opérations et les soins de suite.