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Etude ELSA

Sexualité : les seniors veulent rester actifs

Par Ambre Amias

Plus de la moitié des hommes et presque un tiers de femmes de plus de 70 ans confient avoir au moins deux rapports sexuels par mois.

lisafx/Epictura

S’il est un tabou qui se lève, c’est bien celui de l’activité sexuelle des seniors. La génération qui a connu la libération sexuelle a maintenant les cheveux grisonnants : ils avaient 18 ans en mai 68, et en ont aujourd’hui 66. Ils ne sont pas prêts à renoncer au sexe, et ils osent en parler. D’après l’étude anglaise ELSA, réalisée sur plus de 6 000 personnes et publiée dans Archives of Sexual Behavior, 54 % des hommes et 31 % des femmes de plus de 70 ans avouent avoir des rapports sexuels au moins deux fois par mois.

Mais cette sexualité tardive n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Parmi les femmes interrogées et qui ont une sexualité active, 32 % avouaient des difficultés à éprouver une excitation et 27 % à ressentir un orgasme. Pour les hommes, 39 % auraient des problèmes érectiles.

Les femmes moins frustrées après 50 ans

Si pour ces messieurs, la frustration sexuelle augmente avec l’âge, c’est l’inverse pour les femmes pour qui, après 50 ans, elle diminue. Maturité sexuelle ? Peut-être, expliquent les chercheurs de l’université de Manchester, qui ont mené l’étude. Ils n’écartent cependant pas la possibilité que le sexe puisse tenir une place de moins en moins centrale dans leur vie, et qu’elles relativisent les petits soucis. Une étude parue en septembre 2016 montre par ailleurs qu’une sexualité satisfaisante après 65 ans protège la santé des femmes. Elle diminue leur risque d’hypertension artérielle.

« Beaucoup profitent de cette période pour se reprendre en main. Physiquement, psychologiquement, amoureusement, explique dans le Supplément de Pourquoidocteur le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue, spécialiste de la sexualité. Or, avec l’âge, la mécanique fonctionne moins vite, moins longtemps et moins intensément. L’important est d’en être averti. On peut continuer à fonctionner, de manière très satisfaisante, mais autrement. »

La sexualité à 60 ans s’adapte, s’éloigne de la performance mais conserve la sensualité, les caresses, l’affection. L’étude anglaise rapporte que parmi les personnes de plus 70 ans interrogées, 31 % des hommes et 21 % des femmes continuent d’embrasser et de caresser leur partenaire tous les jours.

 

Retrouvez le numéro 6 du Supplément sur Le sexe à 60 ans