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En France

Cancer du sein : la mortalité a chuté de 21 % depuis 1987

Par Audrey Vaugrente

La mortalité par cancer du sein recule dans le monde. La chute la plus marquée se produit en Angleterre et au pays de Galles.

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Le cancer du sein est fréquent. Il représente un cancer féminin sur quatre. Mais la mortalité associée recule dans le monde, à l’exception de quelques pays. C’est la conclusion d’une étude française présentée au symposium sur le cancer du sein de San Antonio (Etats-Unis), qui se tenait du 6 au 10 décembre. En France, les décès ont reculé de 21 % depuis 1987.

L’Hexagone n’est pas un cas isolé, loin de là. Les chercheurs ont passé au peigne fin la base de données de l’Organisation Mondiale de la Santé, depuis 1987. 47 pays ont servi aux analyses. Dans 39 d’entre eux, la mortalité associée au cancer du sein a reculé. La chute la plus marquée se produit en Angleterre et au pays de Galles : les décès ont diminué de 45 %.  En cause : les progrès du dépistage et du diagnostic précoce, ainsi qu’une prise en charge plus efficace de la tumeur. Les options se sont effectivement multipliées, et il n'est pas rare d'associer à la chirurgie une chimiothérapie ou une radiothérapie, qui réduisent le risque de récidive.

Les bénéfices du dépistage organisé

A l’inverse, la Corée du Sud et certains pays d’Amérique latine connaissent une progression non négligeable. Au Brésil et en Colombie, la mortalité grimpe dans tous les groupes d’âge… Alors qu’elle recule en Argentine et au Chili. « Comparer l’évolution de la mortalité entre les pays permet d’identifier quels systèmes de santé sont les plus efficaces pour réduire la mortalité par cancer du sein », explique Cécile Pizot, auteur de l’étude et chercheuse à l’International Prevention Research Institute (IPRI).

L’équipe constate ainsi que le recours au dépistage généralisé n'a pas un impact majeur sur les chiffres de la mortalité. La France propose un système organisé à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. Elles sont, en effet, les plus exposées au développement d’une tumeur. Mais ce sont, paradoxalement, les femmes de moins de 50 ans, qui ne sont pas ciblées, qui connaissent le plus fort recul.

La révolution coréenne

De fait, les disparités sont marquées dans le monde, ce qui brouille les analyses. La Corée du Sud est le pays où l’on meurt le moins du cancer du sein – avec 5 décès pour 100 000 femmes. Au Danemark, c’est près de quatre fois plus. Le pays du Matin calme suit pourtant une pente inquiétante : depuis 1987, la mortalité a évolué de 83 %. Une progression attribuée à la révolution économique et sociale qu’a connue le pays après la Seconde Guerre mondiale.

La Corée du Sud « est rapidement passée d’un pays agricole et en développement à une nation très industrialisée et occidentalisée », rappelle Cécile Pizot. Les facteurs de risque ont forcément évolué. Mais ceux-ci sont nombreux et varient fortement en fonction des conditions de vie.