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Université de Bâle

Ados : la dépression perturbe le système digestif

Par Antoine Costa

Une étude suisse fait pour la première fois le lien entre l'apparition d'arthrite après une dépression, ou de troubles de l'anxiété après une maladie cardiaque.

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Si la relation est connue, les connaissances sur l'impact réel du corps sur l'esprit sont encore assez limitées. Une étude d'un groupe de chercheurs dirigé par le Pr Marion Tegethoff de l'Université de Bâle tend à montrer que leur lien – en particulier chez les enfants et les adolescents - existe dans des proportions que l'on ne soupçonnait pas.
Pour cette étude, parue dans la revue scientifique PLOS One, ils ont analysé les données d'une cohorte de 6 483 adolescents américains de 13 à 18 ans.

Cette étude a permis de découvrir deux éléments. Tout d'abord, certaines maladies ont tendance à apparaître plus fréquemment chez les enfants et les adolescents si ceux-ci ont souffert par le passé de troubles psychologiques. De plus, certaines maladies mentales se présentent plus fréquemment après l'apparition de maladies physiques bien précises.
Un exemple ? Les troubles de l'humeur, comme la dépression, seraient souvent suivies d'arthrite et de maladies du système digestif, si l'on en croit les résultats de l'étude rapportés dans un communiqué de presse de l'Université de Bâle.

Des relations à établir dès le plus jeune âge
Les chercheurs mettent également en avant un lien entre troubles de l'anxiété et maladies de peau. Des troubles de l'anxiété qui seraient eux-même plus fréquents si le patient a souffert dans le passé de problèmes cardiaques. Ces premiers résultats soulignent que les traitements pour des troubles mentaux et des maladies physiques devraient être associés dès le plus jeune âge.

Et surtout pour la première fois, les chercheurs ont été capables de déceler une association entre l'épilepsie et des troubles du comportement alimentaire apparaissant ultérieurement. « Pour la première fois, nous avons réussi à montrer que l'épilepsie est suivie d'un risque accrue de développer de troubles du comportement alimentaire – un phénomène qui n'avait été jusqu'à présent décrit que dans des cas isolés. Cela suggère que les manières d'aborder le traitement de l'épilepsie pourrait aussi avoir du potentiel dans le contexte des troubles alimentaires », explique ainsi  Marion Tegethoff, l'auteur principal de l'étude.

Ces nouvelles découvertes pourraient permettre de mieux comprendre l'origine de ces maladies, qu'elles soient physiques ou mentales, et d'améliorer leur traitement.