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Impliquée dans le sommeil

Mort subite du nourrisson : une protéine déficiente

Par Anne-Laure Lebrun

Les bébés victimes de la mort inattendue du nourrisson auraient une déficience d'une neuroprotéine impliquée dans le sommeil par rapport aux autres enfants. 

FamVeldman/epictura
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Chaque année, entre 400 et 500 enfants sont victimes de la mort inattendue du nourrisson. C’est la première cause de mortalité chez les bébés de moins d’un an. Pourtant une centaine de morts pourrait être prévenue si les enfants étaient couchés sur le dos, dans une chambre chauffée entre 18 et 20 °C sans être exposé au tabac. Mais malgré ces précautions, tous ces décès ne peuvent pas être évités. Les enfants peuvent souffrir d’une malformation cardiaque ou neurologique non dépistées. Mais dans 75 % des cas, les décès restent inexpliqués. Pour la première fois des chercheurs mettent le doigt sur une explication biologique.

Régulation du sommeil

Des chercheurs de l’université de Sydney ont découvert que les enfants victimes de la mort inattendue du nourrisson présentaient une concentration d’une protéine située dans le cerveau inférieure à 20 % des autres enfants. Cette protéine, appelée oréxine, est responsable de la régulation du sommeil. En inhibant l’endormissement, elle nous réveille. « Il semblerait qu’il existe des dysfonctionnements neuronaux. Au lieu de se réveiller au cours de la nuit comme le feraient d’autres enfants, ils continuent à dormir », a expliqué le Dr Rita Machaalani au Guardian.

Au vu de ces résultats, la spécialiste espère que des dosages d’oréxine seront mis en place pour identifier les bébés à risque. Mais elle reconnaît qu’un tel test ne sera pas disponible avant plusieurs années. D’autant que cette neuroprotéine n’est pas la seule à entrer en jeu. Les chercheurs ont en effet montré que des molécules agissant en amont sont responsables de ce niveau faible dans le cerveau de certains bébés.


Continuer la recherche

En outre, tous les experts sont unanimes : la mort inattendue est une maladie factorielle induite par des troubles biologiques et des mauvaises habitudes de sommeil. Dès lors répéter aux parents les bons gestes pour éviter ce drame est indispensable. Dans le même temps, les équipes de recherche continuent leurs travaux pour identifier les mécanismes biologiques entraînant ces décès soudains.

En France, la recherche aussi se mobilise. Un observatoire national de la mort inattendue du nourrisson a été crée en mai 2015 afin de centraliser toutes les informations concernant ces enfants et la circonstance de leur décès. Une biocollection d’échantillons sanguins et de séquence d’ADN y sera également associée à partir du 1er janvier 2017 pour la réalisation de futurs travaux de recherche scientifiques.