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Le laboratoire UCB Pharma condamné

Distilbène : la famille Le Cossec obtient réparation des préjudices

Par Anne-Laure Lebrun

Le tribunal de grande instance de Nanterre a condamné le laboratoire UCB Pharma et Zurich Insurance à verser plus d'un demi-million d'euros à la famille victime du distilbène. 

Photo Facebook - Sylvie Le Cossec et son fils Julien

C’est une victoire pour Sylvie Le Cossec. Le tribunal de grande instance de Nanterre a reconnu l’existence d’un lien de causalité entre le polyhandicap de son fils, Julien, et la prise de Distilbène par sa grand-mère dans les années 1970. Le laboratoire UCB Pharma, qui commercialisaitce médicament jusqu’en 1977, devra verser plus d’un demi-million d’euros à la famille pour les dommages causés par ce traitement.

Sylvie le Cossec est une « fille D.E.S ». DES pour Distilbène, une hormone censée réduire le risque de fausse couche. On estime qu’en France, elle a été utilisée pour 200 000 grossesses entre 1948 et 1980. Plus de 80 000 filles et 80 000 garçons ont été exposés à ce produit. Chez certains de ces enfants, le médicament a provoqué malformations génitales, infertilité, cancers du sein, cancer du col de l’utérus ou complications à la grossesse. Sylvie Le Cossec a dû subir une ablation de l’utérus et a été victime de deux grossesses pathologiques.

Julien, 18 ans, est « petit-fils D.E.S ». Né prématurément à 6 mois et demi, il souffre d’un polyhandicap. Une conséquence à la 3 ème génération de ce médicament, confirmée par une contre expertise réclamée par sa mère.


Victoire pour toutes les familles DES

Au vu des conclusions des experts, le tribunal de Nanterre a donné raison à la famille. Le laboratoire UCB Pharma devra verser au titre de réparation provisionnelle 400 000 euros à Julien Le Cossec, ainsi que 70 000 euros à chacun des parents du jeune homme pour préjudice moral ainsi que 80 000 euros pour préjudice financier et 10 000 euros pour leurs frais de justice, décrivent nos confrères du Télégramme. Le petit frère de Julien, Arthur Le Cossec, sera lui aussi indemnisé à hauteur de 30 000 euros pour le préjudice moral et 15 000 euros à Josette Durand, la mère de Sylvie traitée par distilbène pour préjudice moral.

Ces indemnisations ne sont pas définitives car l’handicap de Julien évolue encore. Les magistrats ont donc ordonné qu’une nouvelle expertise soit réalisée avant une fixation définitive du montant des indemnistations.

Pour Sylvie Le Cossec, cette reconnaissance de la justice est un symbole de « la victoire de toutes les victimes Distilbène 2e et 3e générations ». C’est la 4ème fois que la justice française reconnaît la responsabilité de ce médicament dans des maladies survenues chez des petits-enfants DES après une jurisprudence élaborée en 2011 par la cour d'appel de Versailles.