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Octobre rose

Cancer du sein : 1 femme sur 2 participe au dépistage organisé

Par Anne-Laure Lebrun

En 2015, 2,5 millions de femmes de plus de 50 ans ont participé au dépistage organisé du cancer du sein alors que près de 5 millions y ont été invitées.

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La moitié des Françaises boudent encore le dépistage organisé du cancer du sein. En 2015, 51,5 % des femmes de 50 à 74 ans qui ont reçu un courrier les invitant à réaliser une mammographie ont effectué l’examen, soit 2 530 000 de femmes. Un dépistage qui pourrait pourtant leur sauver la vie. « Si le cancer du sein est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10 », martèle l’association Le cancer du sein, parlons-en à la veille d'Octobre rose.

Avec 54 000 nouveaux cas et plus de 11 900 décès l’an dernier, le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent et la première cause de mortalité chez la femme. Dans plus de 80 % des cas, la maladie se déclare chez des femmes de plus de 50 ans.

Face à l’enjeu, les autorités sanitaires décident en 2004 de généraliser le programme de dépistage organisé du cancer du sein à tout le territoire. Il offre tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans un examen clinique et une mammographie. Il propose en plus une 2ème lecture des résultats lorsque la mammographie est normale. Une double lecture censée réduire les faux-positifs et le surdiagnostic.    

 

Hétérogénéité de la participation

« Plus de 24 millions de dépistages par mammographie ont été réalisés au niveau national dans le cadre de dépistage organisé depuis sa généralisation », note l’Institut national du cancer (Inca). En 10 ans, le taux de participation a augmenté mais il est loin d’atteindre l’objectif européen de 70 % de femmes dépistées. Autre point noir : il stagne depuis 2008 autour de 52 %. L’Inca précise néanmoins, qu’à cette participation, « il convient d’ajouter environ 10 % de femmes qui réalisent une mammographie dans le cadre d’une démarche individuelle ».

Cependant, cette apparente stagnation dissimule des disparités . Alors que moins de 40 % des Franciliennes, des Corses ou des Guyanaises choisissent de participer au dépistage, 60 % des femmes des Pays-de-la-Loire, du Centre ou de Bretagne ont réalisé une mammographie en 2015.

 

 

Source : Evaluation du programme de dépistage du cancer du sein, Institut de veille sanitaire, Santé Publique France, avril 2016. 

 

Une hétérogénéité également visible à l’échelle des départements, et ce depuis plusieurs années, avec « des écarts entre départements allant de 27,2 % à Paris à 63,7% en Indre-et-Loire », pointe l’Institut national de veille sanitaire. Au total, une trentaine de département approche l’objectif européen avec des taux de 58 à 64 %.

 

Source : Evaluation du programme de dépistage du cancer du sein, Institut de veille sanitaire, Santé Publique France, avril 2016. 

Nouveau plan à l'automne

En 10 ans, 150 000 cancers du sein ont été détectés grâce au programme de dépistage organisé, et la mortalité liée à cette maladie aurait diminué de 15 à 21 %. Des bénéfices qui pourraient être bien plus importants si la participation était améliorée. Le ministère de la Santé devrait d’ailleurs présenter un plan d’action national, cet automne visant à faire évoluer la politique nationale de dépistage du cancer du sein. Ce plan s'appuiera sur la concertation nationale qui a eu lieu jusqu’en mai dernier