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Observatoire de l'Institut Curie

Cancer du sein : 2 femmes sur 3 ont peur de perdre leur féminité

Par Julian Prial

Les changements physiques subis pendant un cancer du sein affectent particulièrement la féminité des femmes. Dans un sondage, 67 % d'entre elles jugent l'impact important.  

piotr_marcinski/epictura

Pour les femmes qui en sont victimes, le cancer du sein est souvent associé à la crainte de perdre sa féminité. En effet, même si la prise en charge progresse, les traitements restent encore invasifs et ont des conséquences directes sur le corps : ablation du sein, effets des chimiothérapies et des hormonothérapies sur les cheveux, la peau, le poids, ménopause précoce éventuelle, infertilité... Autant de blessures dans leur chair que les femmes redoutent.

Pour évaluer ces craintes, le 4ème Observatoire sur le cancer du sein menée par l'Institut Viavoice a sondé 833 patientes de l'Institut Curie . Dévoilé ce jeudi, cette enquête révèle que les changements physiques sont justement ceux qui affectent le plus le mental des patientes : 67 % des femmes interrogées estiment ainsi qu’ils ont « un impact important » sur leur vie de femme.

Qu'est ce qui pèse le plus sur leur féminité, a-t-on demandé  aux femmes. Un tiers se plaignent des effets secondaires liés aux traitement et 33 %des changements physiques radicaux, tels que les ablations. « Elles laissent un traumatisme psychologique à plus long terme, affectant un symbole fort de la féminité », écrit même l'Institut Curie.

Par ailleurs, 26 % des femmes mentionnent un impact négatif sur leur vie sexuelle. Et il est intéressant de noter que 11 % des femmes évoquent un changement de philosophie de vie engageant de nouveaux projets et une nouvelle vision suite à leur maladie.

A ce sujet, les patientes avouent privilégier les contacts directs et spontanés, loin devant le recours à des associations (23 %), les réseaux de patientes (16 %) et les forums en ligne (10 %).

La maternité, un nouveau départ ?

Enfin, le fait d’avoir eu un enfant après un cancer représente une réelle victoire sur la maladie. 77 % des femmes évoquent la maternité comme un nouveau départ. Cependant, chez les femmes ayant un projet d’enfant, les inquiétudes sont nombreuses et peuvent être un frein. 32 % des femmes craignent ainsi d’exposer leur enfant à la maladie en particulier par une transmission génétique (28 %). Un chiffre élevé lorsque l’on sait que, au maximum 5 % des cancers ont une composante héréditaire.
L’autre grande crainte évoquée est le fait de devenir stérile suite aux traitements, exprimée par 32 % des patientes interrogées.

Pour rappel, environ 5 % des cas de cancer du sein concernent des femmes de moins de 40 ans en France. « Pour les femmes jeunes qui envisagent d’avoir un enfant après avoir terminé les traitements, les médecins proposent une consultation d’onco-fertilité pour apporter des réponses au cas par cas », souligne l'Institut Curie.

 

L'Institut Curie en quelques mots...

L’Institut Curie, acteur de référence de la lutte contre le cancer, associe un centre de recherche de renommée internationale et un ensemble hospitalier de pointe qui prend en charge tous les cancers y compris les plus rares. Fondé en 1909 par Marie Curie, l’Institut Curie rassemble sur 3 sites (Paris, Saint-Cloud et Orsay) 3 300 chercheurs, médecins et soignants autour de ses 3 missions : soins, recherche et enseignement. Fondation privée reconnue d’utilité publique, l’Institut Curie est habilité à recevoir des dons et des legs, et peut, grâce au soutien de ses donateurs, accélérer les découvertes et ainsi améliorer les traitements et la qualité de vie des malades.


Source : Insitut Curie  

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