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Essai de phase 1

Coqueluche : un patch pour immuniser les adultes

Par Stéphany Gardier

Une société française développe un patch pour améliorer la couverture vaccinale contre la coqueluche chez les adultes.

piotr_marcinski/epictura
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La coqueluche est souvent considérée comme une maladie infantile. A tort, puisqu’elle n’épargne pas les adultes, et qu’une recrudescence de cas est même observée depuis quelques années. En cause, l’efficacité du vaccin utilisé depuis la fin des années 1990, qui s’étiole avec le temps. Conséquence, des rappels sont nécessaires au cours de la vie pour maintenir la protection contre la bactérie responsable de cette maladie respiratoire. Or peu d’adultes sont à jour de leurs rappels. C’est avec l’objectif d’améliorer cette immunisation des adultes que la société française DBV Technologies, associée à BioNet-Asia, a choisi de développer un vaccin sous forme de patch.

Non-invasif et auto-administré

La société française connaît bien la technologie des patchs puisqu’elle commercialise déjà des thérapies épicutanées pour le traitement des allergies à l’arachide. « Utiliser les propriétés immunitaires de la peau représente un changement de paradigme majeur dans le domaine de la vaccination », souligne le Dr Pierre-Henri Benhamou, PDG de DBV Technologies. Et de fait, si les résultats expérimentaux sont reproduits chez l’homme, Viaskin rPT pourrait devenir le premier vaccin non-invasif et auto-administrable contre la coqueluche. Car le patch permettrait de réaliser son rappel vaccinal, après prescription, en toute autonomie. Pour les allergiques aux aiguilles, la disparition de la piqûre de rappel pourrait aussi être un argument de poids.

Le patch contiendra une toxine génétiquement détoxifiée de la coqueluche, rPT, produite par BioNet-Asia. Et c’est en Suisse que l’essai clinique de phase 1, dont le recrutement vient de débuter, sera mené. « Nous savons que de fréquents rappels sont nécessaires au maintien de la protection contre la coqueluche, et nos résultats précliniques ont montré que Viaskin pouvait réactiver la protection immunitaire. Nous sommes impatients de voir si ces résultats sont réplicables chez l'homme », a commenté le Pr Claire-Anne Siegrist, directrice du Centre de Vaccinologie des Hôpitaux universitaires de Genève. Cette étude de phase I randomisée, en double aveugle, contre placebo, évaluera l'innocuité et l'immunogénicité de doses progressives de la rPT administrée par voie épicutanée, chez 60 jeunes adultes en bonne santé.

Protéger les bébés

Maintenir son immunité contre la coqueluche à l’âge adulte permet certes de se protéger contre une infection, mais c’est aussi un élément primordial pour protéger les plus jeunes. Les bébés, même vaccinés, ne sont pas totalement protégés contre la bactérie avant leurs six mois. Or chez les tout-petits, la coqueluche peut mener à des complications majeures, voire parfois mortelles. Et avoir déjà eu la coqueluche n’est nullement un argument pour ne pas réaliser ses rappels : la maladie ne confère pas non plus une immunité à vie. L' INPES recommande ainsi, outre un rappel à 25 ans, de vacciner l'entourage des nourrissons si le dernier rappel date de plus de 10 ans.