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Trois élevages bovins touchés

Fièvre charbonneuse en Moselle : pas de risque pour l’homme

Par Mathilde Ledieu

Début août, trois élevages de bovins ont été contaminés par la fièvre charbonneuse. Le risque pour l’Homme est négligeable.

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Pas de risque pour l’Homme. C’est ce qu’il faut retenir des contaminations à la fièvre charbonneuse qui ont eu lieu en Moselle. 19 vaches ont été retrouvées mortes en quelques jours dans trois élevages de Saint-Jean-de-Bassel, Romelfing et Dolving. Les éleveurs soupçonnaient le traitement contre la chenille processionnaire réalisé au printemps d’avoir entrainé ces cas. La technique d’épandage par hélicoptère utilisait en effet une souche proche de celle de l’anthrax, bactérie également responsable de la fièvre charbonneuse. Après analyse, le laboratoire national de référence de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a pu écarter ce doute. Il confirme par ailleurs l’infection par cette bactérie des exploitations concernées.

Les bovins atteints qui n’ont pas succombé sont traités par des antibiotiques, ainsi que les éleveurs, leur famille et toutes les personnes qui ont été en contact avec les animaux. Le reste des troupeaux a été vacciné, par mesure de précaution. Selon Barbara Dufour, professeur de maladies contagieuses et d’épidémiologie à l’école vétérinaire d’Alfort, « il n’y a aucun danger à consommer de la viande de bœuf. Les circuits de contrôle garantissent qu’aucun animal contaminé n’arrivera dans votre assiette ». Les cas de transmission à l'homme détectés il y a peu en Sibérie concernaient des animaux sauvages consommés directement par la population. Pour rappel, 90 personnes avaient été hospitalisées et un enfant était  décédé après avoir ingéré de la viande de renne infectée à l'anthrax. Or, « en France, personne ne mange les animaux malades ou morts ».

 

Plusieurs formes à ne pas confondre

Quid d’un passage non par la viande, mais par contact avec l’animal ? La transmission d’un animal à un autre ou d’un animal à un homme est très rare. La bactérie survit sous forme de spores dans l’environnement. Dans la situation actuelle française, « le seul risque de contamination est le contact d’une plaie avec ces spores, lors de la manipulation d’un cadavre par exemple, explique Barbara Dufour. On parle alors de charbon cutané et cela se soigne très facilement grâce aux antibiotiques ». La préfecture recommande simplement de «  rester à l’écart de tout animal sauvage trouvé mort et de respecter les enclos des pâtures ».

Par précaution, les éleveurs des exploitations touchées vaccinent leur bétail sur plusieurs années, car les spores survivent très longtemps dans les sols. « On les appelle les champs maudits, car l’infection peut resurgir, à la faveur de pluies abondantes ou de travaux. Mais le danger reste confiné aux seuls animaux qui pâturent dans ces champs », rassure Barbara Dufour. La spécialiste ajoute qu’il ne faut pas confondre la fièvre charbonneuse rencontrée dans certaines exploitations agricoles françaises avec son équivalent respiratoire, souvent appelée l’anthrax. Cette forme correspond à l’inhalation de spores provenant d’une souche manipulée dans l’intention de nuire, comme cela avait été le cas par lettres piégées aux États-Unis en 2001. Elle appartient au domaine du bioterrorisme et n’a rien à voir avec les cas qui touchent ces trois exploitations mosellanes. De quoi se rassurer et continuer à déguster nos bonnes races à viande françaises en toute tranquillité.