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Ostéoporose, inflammation, ...

La lumière artificielle nocturne est néfaste pour la santé

Par Audrey Vaugrente

Les os, les muscles, le système immunitaire : tous sont affectés négativement par l'exposition permanente à une lumière artificielle. C'est le résultat d'une étude sur la souris.

Geckly/epictura

Les sources de lumière sont omniprésentes dans un logement : la box Internet, le radio-réveil et la télévision sont autant d’appareils qui émettent une légère luminosité la nuit. Sans compter les lampadaires, qui laissent passer une lueur à travers les rideaux ou volets. Cette exposition permanente à un éclairage artificiel semble plutôt néfaste pour notre santé. Une étude sur la souris, parue dans Current Biology, fait état d’un effet très large sur le fonctionnement de l’organisme.

Ostéoporose, inflammation…

75 % de la population vivraient en permanence sous une lumière artificielle. L’impact de cette exposition est encore mal connu. Mais de plus en plus de travaux scientifiques suggèrent qu’il nuit au corps. Pour les biens de l’étude, un groupe de rongeurs a été soumis à de telles conditions pendant 24 semaines. Les chercheurs, issus de l’hôpital universitaire de Leyde (Pays-Bas), ont surveillé différents paramètres indicateurs de la santé des animaux tout au long de cette période.

L’activité cérébrale des souris est altérée lorsque l’obscurité n’est pas totale. Une région chargée de réguler le rythme circadien est ralentie de 70 %, le noyau supra-chiasmatique. Cette perturbation se traduit, chez les différents spécimens, par une activation pro-inflammatoire du système immunitaire, une perte musculaire et osseuse. Ils présentaient ainsi des signes précoces d’ostéoporose. Ces indicateurs de fragilité s’observent généralement avec l’âge.



Un effet réversible

Pour Johanna Meijer, co-auteur de l’étude, ces résultats ne sont pas une réelle surprise : la vie sur Terre a évolué sous un rythme d’alternance entre lumière et obscurité. « Nous avons optimisé notre organisme pour vivre selon les cycles, résume-t-elle. Mais le revers de la médaille, c’est que nous sommes affectés par le manque de tels cycles. »

Ces effets peuvent toutefois être résolus d’une manière très simple : en restaurant une stricte alternance entre la lumière en journée et l’obscurité totale de nuit. Soumises à ce rythme pendant deux semaines, les souris ont vu leur santé générale s’améliorer.

Ces résultats sont importants au vu de la part de la population exposée régulièrement à une pénombre partielle. Outre les personnes qui vivent en ville, les travailleurs de nuit subissent aussi les conséquences de ce manque d’alternance. En France, ils sont environ 3,5 millions.