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Campagne massive de l'OMS

Fièvre jaune : 15 millions de personnes à vacciner en Angola et RDC

Par Anne-Laure Lebrun

Pour limiter la propagation de l'épidémie de fièvre en jaune en Angola et République démocratique du Congo, l'OMS va lancer une campagne de vaccination massive. 

Sanofi Pasteur/Flickr
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L’épidémie de fièvre jaune qui frappe l’Angola et la République démocratique du Congo (RDC) inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les flambées épidémiques de cette fièvre hémorragique peuvent être explosives », a prévenu le Dr Bruce Aylward, directeur exécutif par intérim du Groupe Flambées épidémiques et situations d’urgence lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Genève.

Pour circonscrire sa propagation à l’Angola et à la République démocratique du Congo (RDC), l’OMS a annoncé le lancement d’une vaste campagne de vaccination à partir du mois prochain. Plus de 15 millions de personnes sont concernées par cette « campagne sans précédent », dont plus de 11 millions en RDC.

Cette mesure devrait coûter 34 millions de dollars, et à peine la moitié est financée. « Nous allons lancer prochainement un appel à la communauté internationale pour récolter les 20 millions suivants », a indiqué le médecin canadien.


Plus de 400 morts en 6 mois

L’épidémie de fièvre jaune s’est déclarée à Luanda, la capitale angolaise, en décembre dernier avant de se propager à la RDC. Au 8 juin, l’OMS a recensé 3 552 cas suspects dans les 18 provinces de l’Angola, et 355 personnes en sont mortes. En RDC, la situation est inchangée par rapport à la semaine dernière : 1 307 cas évocateurs ont été identifiés et 75 décès ont été rapportés.

En réponse à l’apparition des premiers cas, l’Angola a vacciné près de 13 millions de personnes ces 6 derniers mois. Malgré tout, le virus transmis par le moustique Aedes, vecteur du virus Zika et de la dengue, continue à se propager. Des cas importés ont notamment été identifiés en Chine ou au Kenya.


Mortelle dans 50 % des cas

Le virus amaril est endémique dans les zones tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud, soit 47 pays. Près d’un million de personnes vivent dans ces zones à risque. Du fait de la présence du moustique vecteur dans une grande partie de ces régions, l’OMS craint une propagation à l’échelle internationale. Elle demande donc à tous les voyageurs de se faire vacciner avant de se rendre dans ces pays, en particulier l’Angola et la RDC.

« La fièvre jaune est mortelle dans 50 % des cas », a rappelé le Dr Bruce Aylward. Cette maladie infectieuse se traduit par l’apparition d’une forte fièvre, de courbatures, de nausées ou de vomissements, ainsi qu’une perte d’appétit.
Au bout de 3 ou 4 jours, l’état des malades s’améliore. C’est la première phase de la maladie, dite aigüe. Mais 15 % des malades présenteront une seconde phase, plus toxique. Très vite, une jaunisse s’installe accompagnée de douleurs abdominales. Des saignements peuvent alors survenir au niveau des yeux, du nez et de l’estomac. A ce stade de la maladie, la moitié des malades meurent dans les 10 à 14 jours.