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Des seniors sexuellement actifs

Par Philippe Berrebi

On en parle peu, pourtant elle se pratique beaucoup. A 70 ans, deux hommes sur trois et une femme sur trois ont une activité sexuelle. Selon une étude publiée par l’Association française d’urologie (AFU) et que rapporte aujourd’hui le Figaro, 1 octogénaire sur 4 garde de l’appétit pour la chose. 
Ce n’est pas une surprise mais plutôt un tabou qui se lève. « Comme si la sexualité était vouée à s’éteindre avec l’âge », commente le Dr Florence Cour, urologue à l’hôpital Foch et co-rapporteur de l’étude de l’AFU.
Les feux de l’amour ne s’éteignent avec l’âge.  Ce n’est qu’un paramètre parmi d’autres, souligne le quotidien. « Il faut accepter les modifications du corps, par exemple le fait pour un homme de mettre plus de temps à obtenir une érection », précise le Dr Cour.

Sous l’alcôve du troisième âge, la sexualité s’exerce autrement. C’est celle dont « le couple a envie », ajoute la spécialiste. Rien à voir avec le modèle imposé par notre société et que dénonce la sexologue Jocelyne Robert (1). « On n’a pas le droit d’être laide, pas le droit d’être grosse, pas le droit d’être vieille », explique-t-elle.
Parce qu’ils en moins devant eux, les « vieux » prennent leur temps. Sans doute aussi pour mieux en donner à leur partenaire. Ils retrouvent « le sens de la fête égarée, résume la sexologue. Le fait que l’on soit déprogrammé de la vie de fous nous rend plus disponible au jeu, au plaisir, à la sensualité. » 
Rien à voir donc avec l’objectif de la performance combiné au stress du quotidien de leurs cadets. Un cocktail délétère qui explique peut-être que les plus jeunes, eux, sont victimes d’éjaculation précoce.

(1) Les Femmes vintage (Les Editions de l’Homme)