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Le chômage augmente le risque d'infarctus

Par le Dr Sophie Lemonier

Il ne fait pas bon être au chômage et que le coeur peut lui aussi en pâtir !
Les ennemis du cœur sont bien repérés:  tabac, diabète, hypertension artérielle, manque d’exercice physique, tous ces éléments ne sont pas bons pour les artères en général et pour celles du cœur en particulier, parce qu’ils favorisent leur encrassement. Et quand elles sont bouchées,  c’est l’infarctus et l'attaque cardiaque.

Et  le chômage serait à ajouter à cette liste ?
Oui, selon une étude américaine qui porte sur près de 14 000 adultes de 51 à 75 ans. Elle montre que les pertes d’emploi et les périodes courtes sans emploi constituent un risque de faire un infarctus du myocarde. Et ce risque est augmenté de près de 30% lors de la première année de chômage.

Et ce risque demeure quand les périodes de chômage se renouvellent ?
Oui comme s’il y avait un effet cumulatif du nombre d’interruptions de travail : pour une seule perte d’emploi, il est augmenté de 22%; pour 4, il passe à 63%, soit l’équivalent pour les cardiologues, de l’effet néfaste sur les artères du tabac, du diabète ou de l’hypertension artérielle.

Sait-on pourquoi ?
A cause du stress essentiellement ! Un stress qui joue directement sur les artères du cœur en accélèrant le cœur, en augmentant la pression artérielle, en modifiant la coagulation. Mais le chômage est souvent associé à une majoration du tabagisme, de la consommation d’alcool et de nourriture.

Les résultats diffèrent-ils selon le type de travail que l’on a perdu ou même le sexe auquel on appartient ?
Aucune différence selon le sexe, la race, le type de travail, le niveau socio-économique ou même l’âge d’entrée dans la vie professionnelle. Pendant les périodes de chômage, surtout si elles se renouvellent, le stress, tout seul, fait ses dégâts à bas bruits !


Référence 

Infarctus et chômage. The Cumulative Effect of Unemployment on Risks for Acute Myocardial Infarction