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Affaire médicale

Mort d'une fillette : le report du procès des 2 médecins indigne les parents

Par La rédaction

Deux médecins de l'AP-HP devaient être jugés pour homicide involontaire suite à la mort de Camille, 6 ans, en 2009. L'affaire a été reportée au 4 novembre. Les parents sont indignés. 

mpalis/pix5

Un médecin et une anesthésiste devaient être jugés ce vendredi à Créteil suite à la mort de Camille, une petite fille de 6 ans, en 2009, au CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Ils devaient répondre d'« homicide involontaire » aux côtés de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui se trouve également sur le banc des prévenus. L'affaire a été reportée au 4 novembre en raison de la programmation d'un autre procès. Les parents se sont dits anéantis.  « On attend ce procès depuis tant d'années, c'est inadmissible, a déclaré leur avocate au quotidien Ouest-France. Après l'erreur de l'hôpital, l'erreur de la justice. Mes clients continuent de payer les pots cassés ».

Pour les parents, le motif invoqué par la justice n'est pas admissible. « La juge a dit que ça pouvait attendre parce qu'on a déjà été indemnisé. Mais on a perdu notre fille! L'argent ne nous la ramènera jamais. Je suis choquée », a avoué la maman de la petite fille.

L'histoire remonte au 24 septembre 2009, lorsque la fillette est admise dans cet hôpital de la banlieue parisienne car elle souffre d'infections urinaires chroniques. Les médecins décident alors de programmer pour le lendemain, une intervention chirurgicale, dite « de Cohen », censée y mettre fin.
Et c'est là que le cauchemar commence, Camille est prise de poussées de fièvre, vomissements, et son cœur s'emballe.
Son état de santé se dégrade au fil des heures jusqu'à l'arrêt cardiaque qui entraînera son décès « par choc septique », d'après l'autopsie pratiquée.

La famille décide alors de porter plainte et une enquête est ouverte. Elle va dévoiler une série de négligences au sein de l'équipe médicale. La veille de l'opération, un germe infectieux est détecté dans les urines de la fillette, ce qui « aurait dû conduire au report de l'intervention chirurgicale », selon trois experts mandatés par la juge d'instruction. Mais ni le chirurgien, ni l'anesthésiste ne pensent à consulter les résultats de cet examen obligatoire. 

Plusieurs erreurs médicales  

Dans Le Parisien, le chirurgien assume sa responsabilité, tout en précisant que c'était « avant tout à l'interne (...) et à l'infirmière » d'attester que le dossier médical du patient était complet. L'anesthésiste estime pour sa part que « ce n'était pas dans les attributions systématiques de l'anesthésiste », mais dans celles du chirurgien, de s'assurer de l'existence d'un tel examen, dont le résultat « devait avoir été vérifié en amont » par un interne de garde. 

Sauf que trois jours après l'intervention, les erreurs se sont encore accumulées. Informé de la présence d'une bactérie dans les urines de la fillette, le chirurgien a par exemple posé un mauvais diagnostic et prescrit un traitement antibiotique par voie orale, inadapté et insuffisant, selon les experts. 
Enfin, malgré la persistance des symptômes chez la fillette, l'anesthésiste ne s'est pas déplacé dans la chambre de Camille. Une faute selon les experts, qui estiment que l'enfant aurait dû être transféré en réanimation, « ce qui aurait peut-être permis d'éviter le décès ».

Depuis le drame, aucune intervention chirurgicale ne débute dans ce service sans la lecture d'une check-list devant l'ensemble du personnel soignant présent dans le bloc opératoire.