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Bilan de l'InVS

Sidaction : 5 % de séropositifs en plus en 2014

Par Julian Prial

En pleine récolte de dons pour le Sidaction 2016, l'InVS révèle que le nombre de découvertes de séropositivité à VIH a été estimé à 6 600 en 2014. Un chiffre en hausse de près de 5 %.

DURAND FLORENCE/SIPA
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Alors que la collecte pour le Sidaction 2016 vient d'être lancée, on apprend que près de 6 600 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2014. Parmi elles, 30 % ont été diagnostiquées en ville et 70 % à l'hôpital. Un nombre de découvertes en hausse de 5 % par rapport à l'an dernier, révèle l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans son bilan annuel publié ce vendredi.


Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les hétérosexuels nés à l’étranger (dont les trois quarts sont nés dans un pays d’Afrique subsaharienne) restent les deux groupes les plus touchés. Ils représentent respectivement 42 % et 39 % des découvertes en 2014. Les hétérosexuels nés en France et les usagers de drogue représentent respectivement 17 % et 1 %.

La seule augmentation « significative » depuis 2011 est observée chez les HSH, chez lesquels le nombre de nouveaux diagnostics d’infection à VIH continue d’augmenter. Ils sont ainsi près de 2 800 à avoir découvert leur séropositivité en 2014, contre moins de 2 000 il y a dix ans.


La progression des IST se poursuit 

Parallèlement, les estimations d’incidence montrent que le nombre annuel de contaminations par le VIH est toujours très élevé chez les HSH (3 600 en 2012), supérieur donc à celui des découvertes de séropositivité dans ce groupe, « ce qui tend à montrer que leur recours au dépistage est insuffisant », déplore l'InVS. « L’incidence ne diminue pas sur les années récentes et augmente même chez les plus jeunes », ajoute-t-il. 

Même tendance inquiétante dans cette population, la progression des autres IST (syphilis récentes, infections à gonocoques, et lymphogranulomatoses vénériennes-LGV-) qui se poursuit aussi d'après ces chiffres. Bien que le préservatif soit le seul moyen de prévention protégeant à la fois du VIH et des autres IST, « il est indispensable de mobiliser l’ensemble des outils de prévention pour cette population, dans une logique de prévention combinée », insiste l'Institut.

Dépistage : les tests rapides à la marge 

Autre bémol rapporté par ces épidémiologistes, la tendance à une plus grande précocité des diagnostics sur les années récentes qui ne se poursuit pas en 2014, « dans un contexte où l’activité globale de dépistage du VIH est stable depuis 2011 (5,3 millions de sérologies réalisées en 2014) », est-il-écrit dans le rapport.

Au final, seul le nombre de Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (1), réalisés dans le cadre d’actions de « dépistage communautaire » depuis fin 2011, a augmenté progressivement. Ce diagnostic qui se fait depuis 2010 (dans l'Hexagone) par une goutte de sang prélevée au bout d’un doigt reste cependant « marginal par rapport à l’activité de dépistage en laboratoire ».

Ces actions ont bénéficié, au départ, essentiellement à la population HSH, mais ont depuis touché des publics plus diversifiés. Parmi 61 600 TROD réalisés en 2014, 30 % l’ont été chez des HSH, 28 % chez des migrants et 36 % chez des personnes n’appartenant pas aux populations les plus exposées, conclut l'enquête.

Pour rappel, on dénombre aussi environ 30 000 Français qui seraient séropositifs sans le savoir. 

(1) Le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permet d’avoir un résultat en 30 minutes maximum. Il est totalement fiable trois mois après une prise de risque VIH