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Des bains qui ne manquent pas de sel

Par Cécile Coumau

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Les sels de bain, tout le monde connaît. Mais si les spécialistes des addictions s’inquiètent ce n’est pas à cause des prétendues vertus relaxantes des sels de bain traditionnels. Ceux qui font l’actualité aujourd’hui sont plutôt des excitants. Ils ressemblent à des cristaux, ils portent des noms totalement inoffensifs, comme Vague d’ivoire ou ciel de vanille. Sauf qu’il s’agit bel et bien d’une drogue que l’on peut sniffer, fumer ou s’injecter. En fait, ces sels de bain contiennent de la méphédrone, qui est un dérivé du Khat, ces feuilles que l’on mâche surtout en Afrique.
A en croire un récent article du New York Times, les sels de bain commencent à faire des ravages aux Etats-Unis. Lors des six derniers mois, les centres anti-poison ont été débordés d’appels liés à cette drogue. Les gens qui en consomment arrivent aux urgences dans un état très agité, proche de l’hystérie. Pour les calmer, les médecins sont parfois obligés d’avoir recours à une véritable anesthésie locale, les sédatifs n’étant pas suffisants. Il faut dire que ces fameux sels de bain sont en vente libre dans les supermarchés, sous forme notamment d’engrais.
Pour une fois, la tendance est arrivée en sens inverse. Dès 2007, la méphédrone, a connu un grand engouement en Europe. En Grande-Bretagne, il y avait carrément des entreprises de livraison à domicile qui avaient fleuri un peu partout. En France, cette drogue est officiellement repérée en 2009. Un an plus tard, la méphédrone est classée comme stupéfiant dans toute l’Europe. Autrement dit, elle ne peut plus être vendue librement.
Malheureusement, cela ne suffit pas à mettre fin à son trafic car ces cristaux se vendent aussi sur Internet. Et à bas prix. Or, le danger est réel. D’abord parce que comme l’effet hallucinogène dure à peine 45 minutes, les consommateurs en reprennent très souvent et ils sont très vite accros. Ensuite parce que la méphédrone peut provoquer des crises d’angoisse, de paranoïa mais aussi des crises cardiaques. Les nations unies viennent de révéler que les drogues de synthèse explosent. Elles sont aujourd’hui plus consommées que l’héroïne et la cocaïne.